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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

décembre 2007

L'ACPPU remerciée pour la Recommandation de l'UNESCO

L’ancien directeur général de l’ACPPU, Donald Savage (à droite), aux côtés des représentants de l’UNESCO Marco Antonio Dias (à gauche) et Dimitri Beridze (troisième à gauche) et de la directrice générale de l’association du personnel académique de l’Université Carleton, Pat Finn, après l’adoption, par l’assemblée générale de l’UNESCO, de la recommandation sur la condition du personnel enseignant de l’éducation supérieure, le 11 novembre 1997 à Paris. [Photo: Froger Viviane]
L’ancien directeur général de l’ACPPU, Donald Savage (à droite), aux côtés des représentants de l’UNESCO Marco Antonio Dias (à gauche) et Dimitri Beridze (troisième à gauche) et de la directrice générale de l’association du personnel académique de l’Université Carleton, Pat Finn, après l’adoption, par l’assemblée générale de l’UNESCO, de la recommandation sur la condition du personnel enseignant de l’éducation supérieure, le 11 novembre 1997 à Paris. [Photo: Froger Viviane]
Les syndicats du secteur de l’enseignement supérieur des quatre coins du monde ont adressé des remerciements à l’ACPPU le mois dernier pour le rôle capital que celle-ci a joué dans l’élaboration d’une déclaration de l’UNESCO sur les droits du personnel académique.

L’Internationale de l’éducation (IE) a tenu en novembre à Malaga, en Espagne, une conférence sur l’enseignement supérieur et la recherche pour marquer le dixième anniversaire de la Recommandation de l’UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur — le premier instrument international établissant des principes directeurs sur les conditions de travail du personnel académique.

« La recommandation a eu jusqu’à présent une incidence importante sur l’enseignement supérieur dans le monde entier », fait valoir le président de l’ACPPU, Greg Allain.
« Dans les cas où des universitaires se sentent empêchés d’enseigner et de mener leurs recherches librement ou dans les cas où ils se voient condamnés à l’emprisonnement ou à la peine de mort à cause de la nature de leurs travaux d’érudition, la recommandation de l’UNESCO sert à rappeler sans équivoque le caractère répréhensible, voire immoral, de ces pratiques et conditions. »

Pour la coordonnatrice principale à l’enseignement supérieur de l’IE, Monique Fouilhoux, cette recommandation est capitale parce qu’elle engage les gouvernements « à respecter la liberté académique et la permanence, à promouvoir la collégialité et à garantir des conditions de travail satisfaisantes. Qui plus est, elle intègre à la définition de la liberté académique le droit d’exercer des activités politiques au même titre que les autres citoyens et le droit pour un individu de critiquer le système d’éducation auquel il est rattaché ainsi que le fonctionnement de l’établissement où il travaille ».

Jusqu’au milieu des années 1990, raconte M. Allain, l’ACPPU s’était employée pendant plus de dix ans, au sein d’une fédération informelle d’associations et de syndicats nationaux de personnel académique de partout dans le monde, à promouvoir la liberté académique et à défendre les intérêts des universitaires et des chercheurs. C’est dans le cadre du travail accompli avec ces associations que Pat Finn, directrice générale de l’association du personnel académique de l’Université Carleton, a accepté d’élaborer un projet détaillé de déclaration conjointe UNESCO-OIT.

En 1994, la Commission canadienne pour l’UNESCO, avec le soutien de la direction de l’ACPPU, a détaché le secrétaire général de l’ACPPU de l’époque, Donald Savage, au siège de l’UNESCO à Paris pour qu’il mette au point une proposition finale.

M. Savage se souvient que la proposition avait fait l’objet de plusieurs ébauches et qu’elle avait rencontré l’opposition féroce d’un certain nombre de « gouvernements autoritaires et de droite ». Le Nigéria et l’Arabie saoudite, indique M. Savage, étaient très hostiles à la proposition tout comme certains gouvernements occidentaux conservateurs et d’autres pays dont l’histoire culturelle ne reconnaît ni ne comprend le principe de la liberté académique.

Il a fallu des années de négociations ardues pour contrer la résistance à l’intérieur de l’UNESCO et réussir à faire adopter la recommandation à l’assemblée générale des États membres du 11 novembre 1997.

« Cette déclaration n’a pas force de loi comme une convention ou un traité », souligne M. Allain. « Mais dix ans plus tard, elle sert toujours de fondement à diverses stratégies politiques et de négociation collective. »

M. Allain cite la liste sans cesse croissante d’arbitres du travail canadiens pour qui la recommandation joue un rôle pratique et de premier plan dans la défense de la liberté académique.

À Malaga, la présidente du syndicat national de l’enseignement supérieur australien NTEU (National Tertiary Education Union), Carolyn Allport, a annoncé que son syndicat avait déposé auprès de l’UNESCO la première plainte de violation de la recommandation. Le NTEU a entrepris cette démarche pour dénoncer une loi australienne promulguée par l’ancien gouvernement de John Howard qui porte sérieusement atteinte aux droits académiques et aux droits à la négociation collective du personnel.

« Nous devons invoquer la recommandation de l’UNESCO plus souvent et de façon plus efficace », conseille Mme Allport. « Nous devons nous engager plus activement à
faire reconnaître la recommandation comme la norme internationale de base pour les travailleurs et travailleuses de l’enseignement supérieur et de la recherche. »
« Dix ans après l’adoption d’une mesure internationale cruciale destinée à protéger les droits du personnel académique, le Canada et l’ACPPU sont placés sous les feux des projecteurs », se réjouit M. Allain. « Nous avons lieu d’être très fiers que l’ACPPU ait contribué à mettre en chantier cette recommandation et à susciter l’appui international en sa faveur. »