Université Queen's
Le constat est ironique et paradoxal : les avoirs et les dettes des universités canadiennes ont tous deux atteint des niveaux records.
Les derniers chiffres publiés par l’Association canadienne du personnel administratif universitaire (ACPAU) révèlent que la valeur nette de tous les fonds de dotation a grimpé à 10,4 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de 55 % par rapport au total de 6,7 milliards enregistré en 2002. L’Université de Toronto possède le fonds de dotation le plus important évalué à 1,8 milliard de dollars.
Ce pécule génère en moyenne des actifs annuels additionnels de 1 milliard de dollars, que se partagent en grande partie les huit plus grandes universités du Canada et qui constitue la moitié de la valeur totale des fonds de dotation.
Dans une étude distincte où elle évalue les fonds de dotation selon le montant investi par rapport au montant promis, l’agence de cotation Standard and Poor’s dresse la liste des universités en fonction de la taille de leur fonds pour chaque étudiant inscrit à plein temps. L’Université Queen’s se classe au premier rang avec près de 32 000 $ par étudiant inscrit à plein temps. McGill arrive deuxième avec un fonds de dotation dont la valeur par étudiant s’élève à 28 692 $.
Puis suivent l’Université de Toronto (27 055 $ par étudiant), l’Université de la Colombie-Britannique (26 471 $) et l’Université McMaster (20 289 $).
Selon l’ACPAU, dont l’enquête a porté sur les placements de 69 universités, la forte et rapide augmentation des fonds de dotation observée depuis 2002 tient à la fois aux efforts assidus déployés pour recueillir des fonds (2,3 milliards de dollars) et aux meilleurs rendements obtenus sur les placements (3,4 milliards de dollars).
Mais malgré l’ampleur globale de leurs fonds de dotation, les universités connaissent une envolée sans précédent de leur dette.
Dans un récent rapport, la Dominion Bond Rating Service relève que 13 universités canadiennes doivent plus de 3 milliards de dollars en emprunts à long terme.
La plus grande partie de la dette est liée à la réalisation de travaux de rénovation et de construction ainsi qu’au refinancement de la dette existante. De façon générale, les universités utilisent, d’une part, leurs recettes de fonctionnement pour rembourser leur dette et, d’autre part, leur fonds de dotation pour financer les programmes de recherche et d’enseignement et les bourses d’études.