J’aimerais pour commencer féliciter nos collègues de l’Université Acadia pour les impressionnants gains qu’ils ont faits sur de nombreux plans par suite de leur récente grève de trois semaines, notamment la majoration des salaires, la réévaluation de la charge de travail, l’accroissement du financement de la recherche et la négociation de dispositions sans précédent en matière de parité salariale. J’ai pu constater par moi-même, lorsque je leur ai rendu visite sur les lignes de piquetage, leur niveau d’organisation élevé de même que la détermination et la force de la solidarité de tous ceux et celles qui ont lutté jusqu’au bout. Bravo! Votre action collective a bel et bien porté ses fruits.
Je veux maintenant revenir sur le sujet que j’ai entamé dans l’édition du Bulletin de septembre et qui se voulait le premier volet d’une rubrique en deux parties consacrée à la présence de l’ACPPU sur la scène internationale. J’ai dû cependant reporter le second volet afin de me concentrer, dans mes rubriques d’octobre et de novembre, sur le rapport déficient de la Commission sur
l’éducation postsecondaire au Nouveau-Brunswick. Alors revenons maintenant sur la scène internationale.
Au cours des derniers mois, j’ai eu le plaisir de représenter l’ACPPU lors de deux rencontres internationales : le Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE) tenu à Berlin en juillet et la Conférence internationale de l’IE sur l’enseignement supérieur et la recherche tenue le mois dernier à Malaga, en Espagne. Le congrès a maintenant lieu tous les quatre ans, tandis que la conférence est un événement bisannuel.
L’IE est une fédération mondiale qui représente plus de 30 millions d’enseignants et de travailleurs de l’éducation par l’entremise de 390 organisations membres actives dans 170 pays et territoires. Les plus de 2 000 délégués présents au congrès de Berlin ont fait de cet événement la plus importante réunion de professionnels de l’éducation jamais organisée par l’IE.
Avant la tenue du congrès, le directeur général associé de l’ACPPU, David Robinson, avait été nommé membre du comité des résolutions de l’IE : il a joué un rôle déterminant à ce titre dans la supervision du processus de résolutions au congrès. J’ai eu le privilège de présenter la
résolution de l’ACPPU visant à faire reconnaître les droits des membres du personnel enseignant contractuel des établissements d’enseignement supérieur. La résolution, élaborée par le comité du personnel académique contractuel de l’ACPPU, a reçu l’appui unanime des délégués, et elle représente un ajout important à la vaste gamme de politiques de l’IE.
L’ACPPU a également joué un rôle de premier plan dans la discussion sur les partenariats publics-privés (PPP) où nous avons exprimé nos préoccupations sur le libellé ambigu d’une motion concernant les modèles PPP. De plus, comme la motion demandait à l’IE de mettre sur pied un groupe de travail sur ces partenariats, j’y ai fait valoir l’importance de nommer à cette tribune un représentant du secteur de l’éducation supérieure tant les défis posés par les PPP dans notre secteur sont différents de ceux auxquels sont confrontés les autres secteurs de l’éducation.
À la conférence de l’IE sur l’enseignement supérieur qui s’est tenue en novembre, David a présidé un atelier sur la lutte contre la commercialisation et la privatisation, où les délégués ont adopté une motion contre l’établissement de partenariats publics-privés de toutes formes. La motion a été ensuite ratifiée par l’assemblée générale et transmise au comité exécutif de l’IE.
La conférence a été placée sous le thème général de « La condition des enseignants de l’enseignement supérieur dix ans après l’adoption de la Recommandation de l’UNESCO de 1997 » de sorte à coïncider avec le dixième anniversaire de cette importante résolution internationale. Cette dernière établit des principes directeurs pour assurer un traitement juste et équitable à tous les membres du personnel académique, notamment en favorisant la liberté académique, le régime de la permanence et la gestion collégiale, en faisant la promotion de l’égalité des sexes et en garantissant des conditions de travail satisfaisantes.
La recommandation de l’UNESCO — je suis fier de le souligner — a vu le jour en grande partie grâce à l’apport de l’ACPPU et, en particulier, de Donald Savage, ancien directeur général de l’ACPPU, et de Pat Finn, directrice générale de l’association du personnel académique de l’Université Carleton.
On ne saurait trop insister sur l’importance de ce texte. Ces derniers mois, d’ailleurs, nous avons reçu des témoignages de reconnaissance de la part de nos collègues de la Tunisie, de la Lettonie, de l’Ouganda et de l’Australie qui nous félicitaient d’avoir pris l’initiative d’une telle mesure. Ils s’accordent tous à reconnaître que la recommandation a servi de catalyseur pour inciter leurs gouvernements à respecter les droits des membres du personnel académique en tant qu’universitaires et en tant qu’employés.
L’UNESCO a récemment été saisie d’une toute première plainte de violation des principes directeurs de la recommandation de 1997, que le syndicat national de l’enseignement supérieur australien NTEU (National Tertiary Education Union) a déposée contre l’ancien gouvernement libéral de ce pays. Nos collègues australiens nous ont demandé de transmettre leurs sincères remerciements en reconnaissance de l’engagement de l’ACPPU à défendre les droits du personnel académique dans le monde entier. De fait, nous avons tous et toutes lieu d’être très fiers!
Parmi les autres sujets qui ont été discutés au cours de la conférence, mentionnons les menaces de plus en plus lourdes que la mondialisation, la commercialisation, et la privatisation en grande partie ont fait peser sur la liberté académique, les défis posés par les initiatives de l’OCDE, l’importance de promouvoir les droits du personnel engagé à durée déterminée et des chercheurs en début de carrière, la promotion de l’égalité des sexes, ainsi que les responsabilités qui s’imposent face au changement climatique.
L’ACPPU reconnaît qu’il est important de se mobiliser à l’échelle internationale sur les mêmes enjeux auxquels nos associations membres font face à l’échelle nationale et locale. Je suis très fier des accomplissements que nous avons réalisés tant à Berlin qu’à Malaga, de même que du rôle central et déterminant que les délégués de l’ACPPU ont pu y jouer. En plus d’avoir présidé l’atelier stratégique sur les partenariats publics-privés à la conférence de Malaga, David a été invité à présenter des exposés dans deux séances différentes. Et moi j’ai eu le privilège de présider le groupe de travail sur les récentes initiatives de l’OCDE. En bref, il y a là ample matière pour de futurs articles du Bulletin. Restez à l’écoute!