Tout comme leurs homologues de plus en plus nombreux dans les universités nord-américaines, les stagiaires postdoctoraux employés par l’Université de Western Ontario ont enfin obtenu le droit d’être représentés par un syndicat et de tenir des négociations collectives.
La direction de l’établissement s’était jusque-là opposée à ce droit en faisant valoir que les stagiaires postdoctoraux du campus de London étaient des entrepreneurs indépendants et non pas des employés au sens où l’entend la loi. Saisie de ce dossier, la Commission des relations de travail de l’Ontario a donné raison à ces quelque 200 travailleurs en accréditant l’Alliance de la Fonction publique du Canada comme leur agent de négociation le 30 septembre dernier.
Le responsable de la campagne de syndicalisation, Peter Ferguson, a déclaré au London Free Press que les stagiaires étaient exposés à des conditions de travail difficiles et qu’ils devaient travailler en moyenne de 60 à 80 heures par semaine pour des salaires annuels situés entre 20 000 $ et 40 000 $.
La plupart d’entre eux, a-t-il ajouté, continuent de rembourser des prêts étudiants tout en se trouvant confrontés à un avenir professionnel incertain du fait que leurs contrats ne durent pas plus d’un an.
Ce groupe de stagiaires postdoctoraux est le deuxième à se syndiquer au Canada après ceux de l’Université McMaster, qui ont adhéré au Syndicat canadien de la fonction publique au début de cette année.
« La syndicalisation de ces employés de Western et de McMaster s’inscrit dans une tendance de plus en plus marquée en ce sens chez les stagiaires postdoctoraux des grandes universités de recherche en Amérique du Nord », souligne Marcus Harvey, agent de l’ACPPU responsable des activités de mobilisation et de syndicalisation dans ce secteur.
Aux États-Unis, pas moins de 5 000 attachés de recherche au niveau postdoctoral répartis dans les dix campus de l’Université de la Californie seront bientôt représentés par le syndicat des Travailleurs unis de l’automobile, lequel représente déjà la grande partie de la main-d’oeuvre de ce réseau, y compris les correcteurs et les auxiliaires à l’enseignement.
Les stagiaires postdoctoraux de l’université californienne affirment que la syndicalisation et la négociation collective sont pour eux les seuls moyens d’améliorer leurs salaires, qui commencent en deçà du taux minimum recommandé par les National Institutes of Health et qui ne sont pas rajustés en fonction du coût de la vie — une question de première importance pour les travailleurs qui vivent dans des régions métropolitaines classées parmi les plus chères aux États-Unis.
Ces stagiaires cherchent également à assurer la mise en place d’un système qui puisse garantir l’arbitrage des différends en toute indépendance.