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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

novembre 2008

L’Université de Western Ontario : Victoire syndicale pour les stagiaires postdoctoraux

Tout comme leurs homolo­gues de plus en plus nombreux dans les universités nord-américaines, les stagiaires postdoctoraux employés par l’Université de Western Ontario ont enfin obtenu le droit d’être re­présentés par un syndicat et de tenir des négociations collectives.

La direction de l’établissement s’était jusque-là opposée à ce droit en faisant valoir que les stagiaires postdoctoraux du campus de Lon­don étaient des entrepreneurs indé­­­pendants et non pas des emplo­yés au sens où l’entend la loi. Saisie de ce dossier, la Commission des re­la­tions de travail de l’On­­tario a donné raison à ces quel­que 200 tra­vail­leurs en accréditant l’Alli­ance de la Fonction publique du Canada comme leur agent de négociation le 30 septembre dernier.

Le responsable de la campagne de syndicalisation, Peter Ferguson, a déclaré au London Free Press que les stagiaires étaient exposés à des conditions de travail difficiles et qu’ils devaient travailler en moyenne de 60 à 80 heures par semaine pour des salaires annuels situés entre 20 000 $ et 40 000 $.

La plupart d’entre eux, a-t-il ajou­té, continuent de rembourser des prêts étudiants tout en se trouvant confrontés à un avenir professionnel incertain du fait que leurs contrats ne durent pas plus d’un an.

Ce groupe de stagiaires postdoc­toraux est le deuxième à se syn­diquer au Canada après ceux de l’Uni­versité McMaster, qui ont adhéré au Syndicat canadien de la fonction pub­lique au début de cette année.

« La syndicalisation de ces employés de Western et de McMaster s’inscrit dans une tendance de plus en plus marquée en ce sens chez les stagiaires postdoctoraux des grandes universités de recher­che en Amérique du Nord », sou­ligne Marcus Harvey, agent de l’ACPPU responsable des activités de mobilisation et de syndicalisation dans ce secteur.

Aux États-Unis, pas moins de 5 000 attachés de recherche au ni­veau postdoctoral répartis dans les dix campus de l’Université de la Californie seront bientôt repré­sentés par le syndicat des Travail­leurs unis de l’automobile, lequel repré­sente déjà la grande partie de la main-d’oeuvre de ce réseau, y com­pris les correcteurs et les auxiliaires à l’enseignement.

Les stagiaires postdoctoraux de l’université californienne affirment que la syndicalisation et la négociation collective sont pour eux les seuls moyens d’améliorer leurs sa­laires, qui commencent en deçà du taux minimum recomman­dé par les National Institutes of Health et qui ne sont pas rajustés en fonc­tion du coût de la vie — une question de première importance pour les travailleurs qui vi­vent dans des régions métropolitaines classées parmi les plus chères aux États-Unis.

Ces stagiaires cherchent également à assurer la mise en place d’un système qui puisse garantir l’arbitrage des différends en toute indépendance.