Le chronomètre numérique affiché sur le site web de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants indique que le niveau d’endettement étudiant au pays excède maintenant 13 milliards de dollars. Et ce montant ne représente que les sommes dues au gouvernement fédéral; il ne tient compte ni de la portion de 40 % des prêts obtenus auprès des gouvernements provinciaux ou de sources privées, ni des intérêts courus.
Le niveau d’endettement des étudiants au Canada a dépassé le mois dernier le cap des 13 milliards de dollars pour la première fois dans l’histoire du pays.
« Ce sont les étudiants et les familles qui ont les moyens financiers les plus serrés qui portent le fardeau d’une dette totalisant 13 milliards », affirme Katherine Giroux-Bougard, présidente nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCEE). « Cribler une génération d’étudiants de milliards de dollars de dettes aura des répercussions lourdes de conséquences sur l’économie et l’équité socio-économique au Canada. »
Selon la FCEE, le montant total des prêts étudiants payables au gouvernement fédéral augmente d’environ un million de dollars chaque jour. Or, le chiffre de 13 milliards ne comprend pas les quelque 5 milliards de dollars en prêts étudiants consentis par les gouvernements provinciaux ou en dettes personnelles contractées auprès des institutions de crédit, des banques ou encore des familles des étudiants. Cette année scolaire seulement, près de 360 000 étudiants ont été contraints d’emprunter du gouvernement fédéral.
Dans une
lettre ouverte adressée au ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, en prévision du budget déposé le 27 janvier, la fédération a présenté des propositions visant à rendre l’éducation postsecondaire plus accessible et à réduire l’endettement étudiant : augmenter le Transfert canadien en matière de programmes sociaux pour l’éducation postsecondaire; bonifier le financement des études supérieures; accorder un plus grand appui financier aux étudiants autochtones; hausser le financement des programmes d’emplois d’été pour étudiants.
La fédération est déçue, souligne Mme Giroux-Bougard, de voir que le budget canadien, contrairement au plan de relance économique américain, ne prend aucunement en compte les sérieux problèmes que sont la dette étudiante croissante et l’accès à l’éducation postsecondaire.
« Aux niveaux actuels, l’endettement étudiant affaiblit les dépenses de consommation et pourrait compromettre le rétablissement de l’économie canadienne », explique-t-elle. « Le gouvernement fédéral a raté l’occasion rêvée de tirer les étudiants et leur famille du pétrin : une dette de 13 milliards de dollars. En comparaison avec ce qui est offert aux universités et collèges des États-Unis, ce budget est franchement décevant. »
Le plan de relance américain proposé par le président Barack Obama prévoit, entre autres mesures, une augmentation de 500 $ de chaque bourse Pell et une aide financière de près de 500 millions de dollars pour les emplois d’été.