Dans une
déclaration commune publiée le mois dernier, l’ACPPU et l’American Association of University Professors (AAUP) disent s’attendre à ce que les universités et les collèges nord-américains garantissent le respect des droits fondamentaux des membres des personnels enseignant et non enseignant en poste dans les campus-succursales établis à l’étranger.
Mettant en garde que l’éducation n’est pas un produit qui peut être assujetti aux règles d’un marché mondial déréglementé et de la concurrence commerciale, les deux organismes appellent les universités et les collèges œuvrant à l’échelle internationale à faire en sorte que les professeurs en poste dans des campus à l’étranger bénéficient de la liberté académique dans un cadre de gouvernance partagée, et à adopter un code de conduite régissant les conditions de travail et les droits de tous les membres du personnel non enseignant, « surtout si ces travailleurs sont employés directement par un sous-traitant de la région ».
Il est certes possible d’offrir des programmes d’études à l’étranger « en poursuivant un but éducationnel honorable », reconnaissent les deux associations dans leur déclaration, « mais ce but sera compromis si les valeurs et les droits durement obtenus sont remis en question plutôt qu’exportés ».
Les administrations des établissements d’enseignement devraient être tenues, selon la déclaration, d’informer leurs associations de personnel académique et autre et leurs instances supérieures respectives de tout programme envisagé à l’international. Et, si le projet prend forme, les administrations devraient les tenir pleinement au courant de la progression du projet sur tous les plans, et plus particulièrement en ce qui concerne les dispositions relatives à la liberté académique, à la titularisation et à la gouvernance collégiale. Ce qui comprend également l’adoption des programmes et des cursus académiques et leurs évaluations régulières, l’affectation et l’évaluation du personnel enseignant, la charge de travail, les conditions de travail et les indemnités prévues, les dispositions contre le harcèlement et la discrimination, la propriété intellectuelle, la santé et la sécurité au travail, l’équité et le droit d’entamer des procédures légales qui soient justes et conformes.
« Nous croyons fermement que le respect de ces obligations est essentiel », a déclaré le directeur général de l’ACPPU, James Turk. « Il est en fait si essentiel que nous imposerions une sanction de blâme aux universités qui violeraient ces conditions en Amérique du Nord ou ailleurs. »
D’ailleurs, précise M. Turk, les associations membres de l’ACPPU et les sections locales de l’AAUP sont invitées à jouer un rôle clé dans la mise en application de ces conditions au sein de leurs établissements. Les deux organismes se sont de plus engagés à aider leurs membres et la communauté de l’enseignement postsecondaire à mener à bien cette tâche.