[photo: 2009 JupiterImages Corporation]
Le Comité canadien de l’intégrité de la recherche (CCIR) a récemment rendu public son
rapport tant attendu sur la surveillance de l’intégrité en recherche au Canada. Formé de 17 organismes académiques et gouvernementaux, le CCIR a été créé en 2006 à la suite des préoccupations suscitées par les pratiques de recherche douteuses et par la menace que celles-ci font peser sur la santé humaine et sur la réputation de la communauté scientifique.
Le rapport livre une analyse des politiques qui régissent l’intégrité de la recherche au Canada et examine les procédures de traitement des allégations d’inconduite. Il passe également en revue les systèmes d’intégrité de la recherche de huit pays comparateurs : l’Allemagne, l’Australie, le Danemark, les États-Unis, la France, le Japon, la Norvège et le Royaume-Uni.
Le rapport n’avait pas pour objet de formuler des recommandations précises, mais il est structuré de façon à éclairer une discussion plus approfondie sur le meilleur moyen de renforcer le système d’intégrité de la recherche du Canada, indique le directeur général de l’ACPPU, James Turk.
« Le rapport s’intéresse entre autres à la définition de ce qui devrait constituer l’inconduite en recherche, et tout particulièrement à la question de savoir si cette définition devrait être limitée à la fraude, à la falsification et au plagiat ou bien si elle devrait englober également une plus vaste gamme de pratiques de recherche discutables », souligne M. Turk, ajoutant qu’il y aurait lieu, selon lui, d’adopter une définition de vaste portée. « Le problème, en l’occurrence, n’est pas une simple absence de morale chez quelques brebis galeuses. En fait, le conflit d’intérêts s’institutionnalise à mesure que les chercheurs universitaires sont de plus en plus pressés de former des partenariats avec le secteur privé et de commercialiser leurs travaux. »
Donnant pour exemples les abus relevés dans le secteur des sciences de la santé, il soutient que la définition d’une inconduite devrait être conçue de manière à bien prendre en compte les comportements systémiques, notamment les pratiques des sociétés pharmaceutiques qui faussent ou gardent secrets les résultats d’essais cliniques et qui associent les noms de chercheurs prestigieux à des articles dont ils ne sont pas les auteurs.
En ce qui a trait aux politiques sur l’intégrité en recherche, le rapport observe que le système canadien en place ne s’étend pas au secteur privé et qu’il n’est encadré ni par des normes nationales, ni par un organisme de surveillance et ni par un mécanisme de conformité.
« Les efforts actuellement mis en oeuvre pour protéger l’intégrité en recherche et les chercheurs au Canada reposent sur des politiques, des pratiques et des mécanismes d’application ponctuels et hétéroclites », affirme M. Turk. « Les conclusions du rapport constituent une occasion d’établir des normes nationales ap plicables à l’ensemble des travaux de recherche au pays. »
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Opinions?L’ACPPU a envoyé une copie du rapport aux associations de personnel académique dans tout le pays et a invité celles-ci à lui faire part des réflexions de leurs membres à ce sujet. Les commentaires doivent être transmis avant le 15 décembre à Paul Jones, ACPPU, 2705 promenade Queensview, Ottawa (Ontario) K2B 8K2, ou par courriel à
jones@caut.ca ou par télécopieur 613-820-7244.