Le 6 décembre 1989, un homme de 25 ans, Marc Lépine, a fait irruption à l’École polytechnique de Montréal, armé d’un fusil semi-automatique. Ouvrant le feu dans toutes les directions, il a abattu quatorze femmes et blessé treize autres personnes — 9 femmes et 4 hommes — avant de se donner la mort.
Marc Lépine croyait qu’il n’avait pas été admis à l’école de génie à cause des politiques d’« action affirmative » soutenues par les féministes et leurs sympathisants. Au moment de sa mort, il portait sur lui une note contenant une diatribe contre les féministes qui, selon lui, lui avaient toujours gâché la vie, ainsi qu’une liste de dix-neuf personnalités féminines québécoises qui faisaient carrière dans des professions non traditionnelles et qu’il voulait également tuer.
Les 14 femmes assassinées dans ce massacre étaient Anne-Marie Edward, Anne-Marie Lemay, Annie St-Arneault, Annie Turcotte, Barbara Daigneault, Barbara Klucznik Widajewicz, Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Maud Haviernick, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Michèle Richard, Nathalie Croteau et Sonia Pelletier.
Ces femmes sont devenues des symboles, des représentantes tragiques de l’injustice contre les femmes. Des associations féminines ont organisé à travers le pays des veillées, des marches et des actes commémoratifs. L’appui aux programmes éducatifs et aux ressources pour réduire la violence à l’égard des femmes s’est intensifié. Les gouvernements fédéral et provinciaux se sont engagés à mettre un terme à la violence contre les femmes. En 1991, le gouvernement canadien a proclamé le 6 décembre Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.