Réunies à Ottawa à l’occasion de l’assemblée du Conseil de l’ACPPU, les associations de personnel académique ont adopté à l’unanimité une résolution contre les nouveaux programmes de subventions que le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) a lancés pour financer sur fonds publics des projets destinés à résoudre des « problèmes propres à (d)es entreprises » du secteur privé.
Ces nouveaux programmes — le Programme de subventions d’engagement partenarial et le Programme de subventions d’interaction — ont été annoncés le 24 novembre dans le cadre de la nouvelle Stratégie en matière de partenariats et d’innovation du CRSNG.
« L’adoption unanime par les délégués d’une résolution d’opposition ferme aux nouveaux programmes est très significative de notre profonde préoccupation face à la décision du CRSNG d’établir ces programmes sans consulter au préalable le milieu de la recherche universitaire », a indiqué le directeur général de l’ACPPU, James Turk.
La résolution déclare : « Le CRSNG doit demeurer un organisme subventionnaire chargé de favoriser la recherche fondamentale avalisée par des pairs. S’il est possible d’établir entre le secteur privé et les universités des liens qui soient conformes à la liberté académique, il demeure que l’affectation ciblée des fonds du conseil subventionnaire aux besoins de recherche du secteur privé affaiblit la capacité du Canada à contribuer à l’enrichissement général des connaissances dans l’intérêt public. »
M. Turk juge fort préoccupant que l’orientation privilégiée par le CRSNG transparaisse dans la composition de son conseil, dont plus de la moitié des membres proviennent du secteur privé et bon nombre d’entre eux ne sont même pas des scientifiques.
« Alors que les trois conseils subventionnaires du Canada consti-tuent pratiquement la seule source de financement de la recherche fondamentale, il est inquiétant de voir le CRSNG s’engager dans une telle direction en créant ces deux programmes », dit-il, ajoutant qu’utiliser des fonds publics pour permettre à des chercheurs de résoudre des « problèmes propres à (d)es entreprises » revient à « fournir de la main-d’oeuvre gratuite au secteur privé ».
L’ACPPU a écrit une lettre au président du CRSNG pour lui demander d’engager des discussions au sujet des programmes et de veiller à ce que le milieu de la recherche universitaire soit dorénavant pleinement consulté avant la mise en place de futurs programmes.