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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mars 2010

Nancy Olivieri : lauréate d’un prix prestigieux

Nancy Olivieri a été nommée lauréate du prix 2009 “Scientific Freedom and Responsibility Award” décerné par l'American Association for the Advancement of Science. [Photo : Karras Photography/AAAS]
Nancy Olivieri a été nommée lauréate du prix 2009 “Scientific Freedom and Responsibility Award” décerné par l'American Association for the Advancement of Science. [Photo : Karras Photography/AAAS]
L'American Association for the Advance­ment of Science (AAAS) a décerné son prestigieux prix annuel “Scientific Freedom and Responsibility Award” à la Dre Nancy Olivieri, professeure de pédiatrie, de médecine et de sciences de la santé publique à l’Université de Toronto, « pour son indéfectible et courageuse détermination à défendre, malgré les sérieuses conséquences encourues, le principe de la prépondérance de la sécurité des patients et de l’intégrité de la recherche sur les intérêts commerciaux et institutionnels ».

En 1996, la Dre Olivieri a décelé un risque inattendu associé à un médicament prometteur
contre la thalassémie — une maladie sanguine qui peut être fatale si elle n’est pas traitée. Lorsqu’elle a commencé à informer les patients du risque, comme l’exige l’éthique médicale, le fabricant du médicament a mis un terme aux essais cliniques et a menacé d’intenter des poursuites judiciaires.

Elle a alors été victime d’une série d’attaques de la part du personnel supérieur et du conseil d’administration de l’hôpital des enfants malades de Toronto, du fabricant du mé­di­cament et d’autres parties. L’Université de Toronto a attendu plus de deux ans et demi pour apporter son soutien à la cher­cheure après que celle-ci eut été menacée de poursuites.

L’affaire a fait les gros titres de la presse internationale et a déclenché un débat sur la liberté académique et les dilemmes éthiques auxquels sont confrontés les chercheurs universitaires qui conduisent des essais cliniques finan­cés par les sociétés pharmaceutiques.

L’ACPPU a créé en 1999 un co-mité d’enquête indépendant qui a mis hors de cause la Dre Olivieri et a incriminé la conduite de l’université et de l’hôpital. La clinicienne a été par la suite disculpée par le Collège des médecins et chirurgiens de l’Ontario.

Son long combat a attiré l’at­tention du monde entier sur l’importance de l’intégrité scientifi­que pour la santé et la sécurité publiques.

L’AAAS a créé le prix “Scien­ti­fic Freedom and Responsibility Award” en 1980 pour récompen­ser les actions exemplaires de scien­tifiques et d’ingénieurs qui contribuent à promouvoir la liberté et la responsabilité scientifiques. Cette distinction vise à saluer les efforts extraordinaires qui sont déployés pour protéger la santé, la sécurité et le bien-être publics, pour attirer l’attention publique sur les consé­quences potentielles de la science et de la technologie, pour établir de nouveaux précédents dans l’exer­cice des responsabilités sociales, ou encore pour défendre la liber­té professionnelle des scientifi­­-ques et des ingénieurs. Le prix de 5 000 $ est présenté dans le cadre de l’as­sem­blée générale annuelle de l’AAAS.

La Dre Olivieri a reçu son prix le 20 février dernier lors d’une cérémonie tenue à San Diego en Californie.