Le gouvernement Harper a pris la décision de fermer les bureaux de la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) à Vancouver, Toronto et Halifax.
Les trois bureaux qui disparaîtront ont reçu 70 % de toutes les plaintes officielles adressées à la CCDP en 2008.
La présidente de l’ACPPU, Penni Stewart, estime qu’en raison de ces fermetures, il sera beaucoup plus difficile pour les membres des groupes marginalisés de présenter des plaintes en matière de droits de la personne.
Le syndicat qui représente le personnel de la CCDP croit que cette décision du gouvernement nuira aux personnes racialisées et aux récents immigrants, rendant bien plus difficile de dénoncer les mauvais traitements systémiques et les cas individuels de discrimination.
Pour John Gordon, président national de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), cette mesure montre à quel point le gouvernement conservateur cherche à déstabiliser les organismes des droits de la personne et les organisations de femmes au Canada.
« Quand les conservateurs sont arrivés au pouvoir en 2006, ils ont immédiatement aboli le Programme de contestation judiciaire et fermé des bureaux de Condition féminine Canada un peu partout au pays », a rappelé M. Gordon dans un communiqué. « Ils ont cessé de financer les groupes de femmes qui font de la recherche et réclament des changements, et les groupes minoritaires ont perdu leur capacité d’entreprendre des contestations judiciaires en invoquant la Charte des droits. »
« Le gouvernement a aussi coupé les vivres à des ONG de renom comme KAIROS, et a nommé des droitistes au conseil d’administration de Droits et Démocratie — ce qui a entraîné une grave crise au sein de cette organisation. La fermeture des bureaux de la CCDP est un autre exemple d’une tendance scandaleuse. »
Le communiqué de l’AFPC souligne également que les centres urbains où les bureaux de la CCDP disparaîtront regroupent un pourcentage important de toute la population racialisée au Canada.