La colère gronde chez les étudiants de la Nouvelle-Écosse depuis la publication d’un rapport recommandant une réforme radicale du système universitaire de la province.
Invoquant les contraintes budgétaires du gouvernement et la diminution du nombre d’inscriptions dans les établissements, Tim O’Neill, auteur du rapport et haut dirigeant de la Banque de Montréal, préconise une compression des coûts et une déréglementation des frais de scolarité.
Le rapport O’Neill explore également certaines possibilités de fusion pour l’Université Mount Saint Vincent, l’Université NSCAD et le Collège d’agriculture de la Nouvelle-Écosse.
Il propose même que l’Université du Cap-Breton réduise le nombre de programmes offerts.
Pour Chris Ferns, président de l’association des professeures et professeurs d’université de la Nouvelle-Écosse, le rapport est très décevant. « Alors que le nombre d’emplois exigeant un diplôme d’études postsecondaires ne cesse d’augmenter, les recommandations de M. O’Neill ne servent qu’à créer des barrières qui compromettent l’accès aux études supérieures et à resserrer l’éventail de programmes et d’options », s’inquiète-t-il.
« C’est une autre occasion manquée de mettre le doigt sur le véritable problème d’efficience, c’est-à-dire les montants consacrés aux salaires des dirigeants par rapport aux dollars qui sont effectivement affectés à l’enseignement dans les salles de classe. C’est ce qui compte avant tout pour les étudiants et qui, au final, garantit un système d’éducation postsecondaire abordable et de grande qualité. »
Les étudiants de la Nouvelle-Écosse ont très mal réagi à la recommandation de déréglementer les frais de scolarité.
La présidente de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants pour la Nouvelle-Écosse, Gabe Hoogers, s’était attendue quant à elle à ce que le rapport comporte des recommandations concrètes pour rendre l’éducation postsecondaire abordable et réduire la dette étudiante.
Mais de toute évidence, a-t-elle déclaré au Globe and Mail, M. O’Neill croit qu’« un système universitaire équitable doit passer par l’augmentation des droits de scolarité et du taux d’endettement. Point besoin d’un doctorat pour saisir l’absurdité d’une telle approche. »
Cette année en Nouvelle-Écosse, les frais de scolarité moyens pour les étudiants inscrits à un programme de premier cycle se chiffrent à 5 495 $ — le troisième taux le plus élevé au Canada, supérieur de 7 % à la moyenne nationale — et la dette moyenne des étudiants diplômés de la province est plus élevée que celle des étudiants des autres provinces.