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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

février 2011

Un soutien multipartite autour d'un groupe de surveillance des médicaments à l'UBC

Menacé par le gouvernement de la Colombie-Britannique, le groupe de surveillance des médicaments Therapeutics Initiative (TI) établi à l’Université de la Colombie-Britannique et reconnu à l’échelle internationale a reçu l’appui public de trois députés fédéraux — le conservateur Terence Young, le libéral Ujjal Dosanjh et la néo-démocrate Jean Crowder —, lesquels demandent au gouvernement de la province de maintenir l’intégralité du financement de base versé à l’organisme en difficulté.

« La décision prise par le gouvernement Campbell de réduire de presque de moitié le financement de base de ce groupe met en péril sa survie de même que sa capacité à assumer pleinement toutes ses activités importantes, au travers notamment du processus d’évaluation des médicaments », a déclaré M. Young, député ontarien et auteur du livre Mourir sur ordonnance, en s’adressant à un nombre record de médecins, experts en politique de la santé et autres inter­venants lors d’un déjeuner in­terpartis organisé récemment à Vancouver par l’ACPPU et la Coalition canadienne de la santé.

« J’exhorte le gouvernement de la C.-B. à revenir sur sa décision afin de prévenir des décès évitables dus à l’utilisation dangereuse de nouveaux médicaments sur ordonnance. »

Le 21 janvier, le gouvernement provincial, tentant de minimiser l’impact de sa réponse aux recommandations d’un groupe de travail sur les questions pharmaceutiques, composé majoritairement de représentants de l’industrie, a annoncé que des contrats d’une valeur de 150 000 $ venaient d’être offerts à la Therapeutics Initiative pour effectuer des examens de données probantes cliniques.

« Ce qui est ironique, c’est que dans le même temps le gouvernement confirmait qu’il sabrait 450 000 $ dans le budget de un million de dollars de la TI », a observé le directeur général de l’ACPPU, James Turk. « Le gouvernement obéit à la volonté des grandes sociétés pharma­ceutiques en minant la capacité à survivre de ce groupe vital de re­cherche et de défense de l’intérêt public à l’UBC. »

Pour M. Dosanjh, député de Vancouver-Sud et porte-parole de l’Opposition officielle en matière de santé, la TI est un modèle d’éva­luation indépendante des médicaments, qui doit être non seulement préservé en Colombie-Britannique mais aussi adopté dans l’ensemble du Canada.

« C’est la pierre angulaire d’un programme universel public d’assurance-médicaments, qui s’appuie sur des recherches concluantes et non pas sur la publicité destinée à faire mousser les produits », soutient M. Dosanjh.

Quant à la députée de Nanaimo-Cowichan, Mme Crowder, elle a fait valoir que ce qui se passe aujourd’hui en Colombie-Britannique n’est qu’« un autre épisode dans la campagne globale que mène l’industrie pharmaceutique pour accélérer la mise sur le marché de nouveaux médicaments dangereux. »

Selon elle, l’industrie commence d’abord par « amener Santé Canada à réduire les normes de sécurité régissant les homologations de médicaments, pour ensuite presser les provinces de rembourser de nouveaux médicaments dangereux et coûteux. (...) Il est temps de mettre fin à un tel abus et de privilégier, comme il se doit, la protection de la santé avant toutes considérations commerciales ».