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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mars 2011

C.-B. : rien dans le budget pour l’éducation supérieure

Suivant de près le budget de l’an dernier par lequel le gouvernement britanno-colombien imposait pour trois ans un gel du financement des établissements postsecondaires publics et des programmes d’aide financière aux étudiants, le nouveau budget provincial déposé le 15 février dernier prolonge ce gel d’une autre année.

La stratégie du « zéro pour cent » ne favorise nullement la protection de l’éducation, met en garde David Mirhady, président la confédération des associations de personnel académique de la Colombie-Britannique (CUFA/BC).

« Les étudiants doivent composer avec une hausse annuelle des frais de scolarité de 2 %, et les professeurs ont accepté un gel de leurs salaires de deux ans. Le gouvernement est l’unique responsable du retard que subissent les universités de la Co­lombie-Britannique », accuse-t-il. « Malgré des difficultés financières semblables, l’Ontario et l’Al­berta continuent d’investir des ressources considérables dans l’éducation postsecondaire. »

La présidente de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants pour la Colombie-Britannique, Nimmi Takkar, estime que les étudiants du postsecondaire et leurs familles ne peuvent tout simplement pas faire les frais du prétendu « budget du statu quo ».

« En période de chômage massif, il est d’une importance cruciale que le gouvernement investisse dans l’éducation supérieure et la for­mation », souligne-t-elle. « Les établissements postsecondaires de plus en plus privés du soutien de l’État et les étudiants croulant sous les dettes conduiront au ralentissement de la prospérité économi­que et de la productivité de la province. »

La dette moyenne des étudiants diplômés qui contractent des emprunts en Colombie-Britannique s’établit à 27 000 $, soit la dette la plus élevée au pays en dehors de la région de l’Atlantique. Sans compter que les étudiants de cette pro­vince paient le plus haut taux d’intérêt au Canada sur les prêts étudiants.

Dans son analyse du budget, la fédération constate que le financement des programmes provinciaux d’aide aux étudiants du postsecondaire a enregistré un recul de près de 20 % depuis 2009.

De son côté, la présidente de la Federation of Post-Secondary Educators of BC, Cindy Oliver, affirme que la politique budgétaire du gouvernement ne fait qu’accentuer la régression, amorcée il y a dix ans, du chiffre réel des subventions de fonctionnement octroyées par étudiant.

« Les établissements postsecondaires financés par l’État sont ainsi contraints à réduire l’accès, les programmes et les services alors que ceux-ci devraient tous augmenter. La province doit de toute urgence accroître l’accès et les possibilités pour les citoyens qui souhaitent entreprendre ou terminer des études postsecondaires », ajoute-t-elle.