Les étudiants ont défilé dans Halifax, le 2 février, pour protester contre la fin du gel des frais de scolarité. [Photo : Moira Peters]
Alors que la mobilisation se mettait en place en vue d’un grand rassemblement prévu le 2 février pour réclamer la baisse des frais de scolarité et de la dette étudiante, des milliers d’étudiants de la Nouvelle-Écosse ont été outrés d’apprendre la veille que le gouvernement de la province allait réduire de 4 % le financement des universités dans son prochain budget et qu’il ne renouvellerait pas le moratoire sur le gel des frais de scolarité qui devait prendre fin ce mois-ci.
Dans le rapport controversé sur le système universitaire provincial qu’il a produit en septembre dernier à la demande du gouvernement, l’économiste Tim O’Neill avait recommandé de permettre l’augmentation des frais de scolarité.
« Or, une fois élus, les néo-démocrates avaient promis aux étudiants et à leurs familles d’améliorer sensiblement la situation », rappelle Gabe Hoogers, représentant de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants en Nouvelle-Écosse, le groupe de pression responsable de l’organisation de la manifestation d’étudiants.
« Au lieu de cela, le gouvernement se sert du rapport O’Neill pour justifier les compressions de financement et les hausses des droits de scolarité, alors qu’il avait auparavant condamné de telles mesures. »
La ministre de l’Enseignement supérieur Marilyn More a annoncé, pour chacune des trois prochaines années, des augmentations des droits de 3 % qui seraient compensées par l’apport continu de fonds publics au programme de bourses d’études.
La dette étudiante moyenne, toutes sources confondues, s’élève à 31 000 $ chez les diplômés de la Nouvelle-Écosse.
L’ACPPU avait établi, dans un numéro des
Dossiers en éducation publié en 2006, que les hausses des frais de scolarité rendaient l’accès aux études universitaires impossible aux jeunes issus de milieux modestes. Elle y constatait également que, de toutes les provinces canadiennes, la Nouvelle-Écosse était celle qui imposait les frais les plus élevés, où les familles à faible revenu devaient dépenser le pourcentage ahurissant de 67,7 % de leur revenu net d’impôt pour acquitter ces frais.
Un récent sondage réalisé par Opinion Search pour le compte d’une coalition d’étudiants et de membres du personnel académique révèle que les Néo-Écossais sont favorables à 83 % à une réduction des frais de scolarité, près de 60 % se disant même disposés à subir une hausse de leurs impôts si cela devait permettre à un plus grand nombre de personnes de poursuivre des études postsecondaires.
En augmentant les droits de scolarité, fait valoir M. Hoogers, « le gouvernement agit carrément à l’encontre de la volonté des Néo-Écossais ».
La coalition accuse le gouvernement d’intensifier ainsi le fardeau des étudiants à faible revenu en leur imposant une « taxe discriminatoire ».