Le premier ministre québécois Jean Charest a tenté de montrer une contenance ferme dans son discours d’ouverture à l’Assemblée nationale qu’il a convoquée après en avoir décrété par surprise la prorogation le 4 février.
M. Charest, dont la cote de popularité n’a jamais été aussi basse, a déclaré que son gouvernement libéral citait l’emploi et l’éducation parmi les grands piliers d’une économie prospère et d’un développement durable.
Tout en promettant d’octroyer davantage de fonds aux universités, le premier ministre a cependant réitéré que les étudiants devaient s’attendre à une hausse des frais de scolarité dans les mois à venir.
Le discours, bien que dénoncé par les organisations étudiantes québécoises, a reçu un accueil enthousiasme de la part de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec.
« Ce que M. Charest a dit aujourd’hui, c’est qu’il allait augmenter l’endettement des étudiants et réduire l’accès aux universitaires », a indiqué le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Louis-Philippe Savoie. « On va fermer les portes des universités aux familles moins nanties, et les étudiants ne le laisseront pas faire. »
En décembre dernier, des milliers d’étudiants sont descendus dans les rues de Québec pour manifester leur opposition contre tout déplafonnement des droits de scolarité.
Bien que les consultations prébudgétaires soient toujours en cours, le gouvernement a déjà fait savoir qu’il s’était donné pour objectifs prioritaires de réduire le déficit et la dette, cela devant servir, comme le craignent certaines critiques, de toile de fond pour justifier des compressions dans le secteur public et l’introduction de frais modérateurs.
Depuis qu’il est au pouvoir, M. Charest s’est engagé à réduire les impôts, à réformer les systèmes de soins de santé et d’éducation, à comprimer et privatiser les services publics et à réviser le code du travail pour desserrer l’emprise des syndicats, mais la série de mesures promises s’est jusqu’ici heurtée à une farouche résistance.
Alors que le gouvernement Charest travaille à l’établissement de son budget, l’Alliance sociale, un regroupement de grandes organisations syndicales et étudiantes du Québec, a indiqué qu’elle se préparait à lancer une contre-offensive pour faire échec à toute attaque contre les services publics.