L'ACPPU a ajouté le Collège universitaire Redeemer d’Ancaster en Ontario à sa liste des universités et collèges qui imposent un test de foi à leur personnel académique.
Cette mesure a été prise à l’issue de l’enquête qu’un comité spécial créé l’an dernier a menée en vertu des procédures de l’ACPPU régissant les cas de liberté académique où l’obligation de subir un test d’obédience idéologique ou de foi est prétendument imposée comme condition d’embauche.
À la lumière de leur examen des documents disponibles et de la correspondance échangée avec le recteur de Redeemer, Hubert Krygsman, les deux professeurs chargés de l’enquête, Paul Handford de l’Université de Western Ontario et Allan Manson de l’Université Queen’s, ont conclu que l’établissement « impose expressément l’obligation de subir un test de foi préalable à toute nomination initiale à un poste académique et à tout avancement de rang ».
Le
rapport d’enquête établit ce qui suit : « De par ses énoncés de mission, de raison d’être et de principes, ainsi que de par ses statuts, le Collège universitaire Redeemer a le mandat de mettre en place un processus d’embauche ouvert et concurrentiel et de se conformer en toutes circonstances à ces énoncés, entre autres par la profession d’une foi personnelle en Jésus-Christ, par une participation active au sein de l’Église et de la communauté chrétienne, par l’adhésion aux énoncés de mission, de raison d’être et de principes, par une compréhension juste des responsabilités d’emploi dans une perspective chrétienne réformée, et par l’acceptation et le respect des politiques approuvées par le conseil qui régissent la conduite des employés. »
Le rapport révèle de surcroît que chaque postulant à un poste académique à Redeemer doit soumettre « une déclaration écrite de une à deux pages dans laquelle il ou elle décrit son engagement religieux et le rapport de cet engagement à son travail académique ».
Dans une lettre adressée au comité, indique le rapport d’enquête, le recteur Krygsman soutient que « l’établissement, en tant qu’université chrétienne, cherche effectivement à recruter des professeurs qui partagent les mêmes engagements et mission de foi que lui ». Et M. Krygsman ajoute : « Nous reconnaissons certes la liberté de chaque membre du corps professoral de poursuivre la quête et la compréhension du savoir pour les fins de leur travail académique, mais nous reconnaissons également la liberté commune des organisations et des établissements de mener à bonne fin leurs missions et projets académiques distinctifs. ».
Redeemer est la quatrième université à faire l’objet d’une telle enquête depuis la mise en oeuvre des procédures de l’ACPPU en 2006.
Ces enquêtes, explique le directeur général de l’ACPPU, James Turk, n’ont pas pour but de mettre en cause la confession religieuse d’une université, mais de déterminer si celle-ci exige que son corps professoral soit idéologiquement homogène.
« La majorité des universités à vocation religieuse au Canada n’impose pas un test de foi », précise M. Turk. « Ce qui nous préoccupe, c’est qu’une université oblige les membres de son corps professoral à adhérer à une croyance et à une pratique religieuses particulières s’ils veulent être embauchés ou conserver leur poste. »