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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mai 2011

Budgets provinciaux : des réponses différentes aux besoins en matière d’éducation postsecondaire

Manitoba

Le gouvernement néo-démocrate a annoncé dans son budget du 12 avril le financement pluriannuel des établissements d’enseignement postsecondaire, faisant valoir la nécessité d’assurer une plus grande stabilité financière. Les universités et les collèges verront leurs subventions de fonctionnement s’accroître de 5 % au cours des trois prochaines années.

Les droits de scolarité augmenteront, mais après la hausse de 5 % de l’an dernier, la population étudiante a été soulagée d’apprendre que celle de cette année correspondra au taux d’inflation.

Dans les collèges, les droits de scolarité augmenteront de 100 $ par étudiant cette année.

Le budget de 2011 prévoit aussi une légère hausse au chapitre des bourses d’études et accroît le nombre de bourses allouées pour les études supérieures.

Nouvelle-Écosse

En dépit d’un surplus dépassant les 400 millions de dollars enregistré en 2010-2011, le budget provincial du 5 avril annonçait des mesures d’austérité.

Le budget n’a étonné personne, car la ministre du Travail et de l’Éducation postsecondaire, Marilyn More, avait déjà fait savoir en février que les universités de la Nouvelle-Écosse devraient, elles aussi, apprendre à se tirer d’affaire avec les mêmes contraintes financières que les ministères et les organismes du gouvernement provincial.

Les universités de cette province verront leurs crédits diminuer de 4 % cette année.

« Ce que le gouvernement veut faire, c’est sabrer les dépenses à l’aveuglette un peu partout, sans réfléchir une seconde à la qualité de l’éducation », affirme Chris Ferns, président de l’Association of Nova Scotia University Teachers. « Résultat : moins de professeurs à temps plein et recours accru à du personnel contractuel à temps partiel mal payé et manquant de ressources, sans parler de l’augmentation de l’effectif par classe. »

Et ce n’est pas tout. Une nouvelle réduction des crédits de fonctionnement a été annoncée dans le budget et sera négociée avec les universités dans le cadre d’un protocole d’entente triennal.

« Ce sera néfaste, car nos établissements sont déjà dans une situation financière précaire; je pense, entre autres, au Nova Scotia College of Art and Design », ajoute M. Ferns.

« Investir dans l’éducation est pourtant bénéfique pour la santé financière de la province. »

En mars, le Centre canadien de politiques alternatives proposait pour 2011 un budget provincial de rechange qui montrait qu’il sera plus dommageable que profitable de réduire de 772 millions de dollars les sommes allouées aux ministères dans le but d’atteindre l’équilibre budgétaire d’ici 2013, objectif arbitraire que s’est fixé le gouvernement.

Du côté de la population étudiante, le budget n’a pas été accueilli de la même façon partout. Certains étaient satisfaits du plafonnement de l’endettement étudiant à 28 560 $, lequel prendra effet d’ici quatre ans, tandis que d’autres étaient déçus de l’abolition du gel des droits de scolarité pour trois ans, laquelle entraînera une augmentation de ces droits de 9 % au cours des trois années à venir.

Elise Graham, présidente de la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants en Nouvelle-Écosse, estime que la meilleure façon de diminuer l’endettement étudiant est de réduire les droits de scolarité, d’offrir plus de bourses et de subventionner davantage les universités. « À l’heure actuelle, notre province est celle où la dette d’études moyenne est la plus importante au Canada. Nous sommes très déçus de cette décision du gouvernement néo-démocrate. »

Les bourses d’études, d’une valeur totale de 30 millions de dollars, restent intactes.

« Cette aide financière aux étudiants ne bénéficie nullement à ceux qui viennent d’autres provinces », fait observer M. Ferns. « Les étudiants étrangers, quant à eux, doivent faire face à une hausse des droits de scolarité de 10 %, tandis que l’augmentation sera de l’ordre de 10 à 14 % dans les programmes professionnels comme la médecine et l’art dentaire à l’Université Dalhousie. »

Île-du-Prince-Édouard

Cette province vise l’équilibre budgétaire d’ici deux ans, mais prévoit augmenter de 3 % en 2011-2012 les fonds alloués aux études postsecondaires.

Le budget du 6 avril promet en outre 1,1 million de dollars en subventions de fonctionnement pour le nouveau West Prince Regional Learning Centre du Collège Holland.

L’aide financière aux études demeure inchangée.

Terre-Neuve-et-Labrador

Dans cette province, le budget du 19 avril maintient pour la septième année consécutive le gel des droits de scolarité tout en promettant une hausse des subventions d’infrastructure à l’Université Memorial et au College of the North Atlantic.

Le budget reste néanmoins muet au sujet de l’aide financière aux études, une déception pour la population étudiante, qui souhaitait une baisse des droits de scolarité.

« Ces dernières années, Terre-Neuve-et-Labrador montrait la voie, au Canada, lorsqu’il s’agissait de rendre les études postsecondaires plus accessibles et de réduire la dette étudiante tout en améliorant la qualité de l’enseignement », fait observer Daniel Smith, président de la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants dans cette province. « Compte tenu de l’important surplus enregistré et des 15 000 cartes postales “Fund the Future” envoyées au gouvernement, nous nous attendions à plus. »

Le budget de 2011 alloue sur trois ans au College of the North Atlantic 3,2 millions pour l’entretien des immeubles et 7 millions pour la modernisation des laboratoires. L’Université Memorial recevra, quant à elle, 19,8 millions et 7,7 millions respectivement pour les mêmes fins.

Est également prévue sur trois ans la somme de 15,4 millions de dollars pour les employeurs qui engageront des apprentis, provenant surtout de groupes sous-représentés.