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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

juin 2011

L’éducation postsecondaire absente des priorités budgétaires

[Photo : Joel Blit/shutterstock.com]
[Photo : Joel Blit/shutterstock.com]
Le premier budget du nouveau gouvernement conservateur majoritaire suscite de vifs commentaires critiques de la part de l’organisme chargé de représenter le personnel académique des établissements d’enseignement postsecondaire au Canada.

« Le gouvernement Harper a fait fi du fardeau alourdissant de la dette étudiante et des frais de scolarité et n’a pas fourni un financement adéquat à la recherche scientifique », a déclaré le directeur général de l’ACPPU, James Turk.

Si ce dernier reconnaît que les engagements pris de financer Génome Canada, les sciences du climat et le Programme des coûts indirects à l’appui de la recherche universitaire consti­tuent des pas dans la bonne direction, il déplore néanmoins l’insuffisance criante de nou­veaux fonds alloués aux trois conseils subventionnaires qui s’occupent de financer la plus grande partie de la recherche fondamentale capitale au Canada.

« L’augmentation apparente des crédits budgétaires suffira à peine à couvrir l’inflation et les compressions opérées en 2009 », souligne M. Turk.

L’ACPPU est préoccupée, réitère-t-il, de voir le gouvernement continuer, par choix politi­que, d’accorder une masse considérable de nou­veaux fonds de recherche à des centres tels que l’Institut Perimeter et le Regional Research Institute de Thunder Bay, sans passer par les conseils subventionnaires.

« L’histoire des progrès scientifiques démontre que les scientifiques eux-mêmes, grâce à l’examen par les pairs, sont les mieux placés pour établir les priorités de recherche, et non pas les politiciens ni d’autres groupes d’inté­rêts spéciaux. »

Selon M. Turk, l’avenir du Canada en tant que grand pays industrialisé repose dans une très large mesure sur le maintien de sa riche tradition de recherche fondamentale, dont l’essentiel est assuré par les chercheurs universitaires.

« Cette tradition ne pourra être préservée sans un appui plus important du gouvernement aux organismes subventionnaires », note-t-il.

« Dans ce budget, malheureusement, le gouvernement ne s’attaque pas aux vraies priorités. C’est en investissant dans l’éducation, non pas en achetant des chasseurs à réaction excessivement chers et en multipliant les établissements pénitentiaires, que l’on construit une meilleure société. »