Les étudiants doivent payer le prix fort pour s’inscrire au programme de MBA offert par la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill. (photos.com)
Dans un volte-face surprenant, le ministère de l’Éducation du Québec a décidé de permettre à l’Université McGill d’assortir son programme de maîtrise en administration des affaires (MBA), qui débutera en septembre, de droits de scolarité annuels de 32 500 $ — soit plus de dix fois le plafond fixé par la province.
Après avoir annoncé en mars dernier qu’il allait imposer à l’établissement une sanction de plus de 2 millions de dollars pour avoir enfreint les règles provinciales sur les droits de scolarité, le gouvernement reconnaît maintenant le caractère « spécialisé » du programme de MBA de McGill qui accentuera son orientation en affaires internationales et comprendra un séjour obligatoire à l’étranger.
L’entente prévoit que les étudiants inscrits au programme modifié devant être lancé à l’automne 2012 devront débourser des frais de 34 750 $.
Dans une déclaration en date du 19 août, la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, a précisé que le caractère spécialisé du programme de McGill « n’est pas une exception, car d’autres institutions québécoises offrent déjà des programmes au statut similaire ».
Mais les organisations étudiantes n’y croient pas. Dans un communiqué commun, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) — la principale organisation étudiante de la province — et l’Association des étudiants et étudiantes des deuxième et troisième cycles de l’Université McGill ont fait savoir que le gouvernement instaurait ainsi un système d’éducation à deux vitesses.
« En fait, le gouvernement dit aux dirigeants de l’établissement de faire ce que bon leur semble, car tôt ou tard il leur donnera le droit de faire ce qu’ils voudront bien faire avec leur programme », explique Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.
L’approbation du programme de MBA de McGill arrive au moment où le gouvernement québécois s’apprête à augmenter les frais de scolarité de près de 75 % sur les cinq prochaines années.
Les organisations étudiantes du Québec promettent d’intensifier leurs mouvements de protestation et de lancer des campagnes d’information au cours des deux prochains mois, dont le point culminant sera un rassemblement massif le 10 novembre prochain.