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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

octobre 2011

L’éducation postsecondaire : un enjeu électoral majeur aux élections provinciales

(Photo : PICSFIVE/shutterstock.com)
(Photo : PICSFIVE/shutterstock.com)
L'éducation postsecondaire s’impose comme un enjeu de premier plan dans les campagnes électorales provinciales en cours cet automne.

Au Manitoba, le Nouveau Parti démocratique sortant a lancé sa campagne en promettant de limiter les hausses des droits de scolarité à un niveau ne dépassant pas le taux d’inflation et d’augmenter les subventions d’exploitation de 5 % par an sur les trois prochaines années. De plus, dans son « contrat avec les Manitobains », le parti s’engage à accorder un remboursement de 60 % sur les frais de scolarité postsecon­daires admissibles et à tripler les crédits affectés aux bourses d’études et aux bourses d’entretien.

Les progressistes-conservateurs de la province promettent, quant à eux, de limiter les hausses des frais de scolarité au taux d’inflation et de mettre en place un système de reconnaissance de crédits entre collèges et universités de sorte que les étudiants puissent facilement transférer leurs crédits d’un établissement postsecondaire à l’autre sans être pénalisés.

En Ontario, les libéraux de Dalton McGuinty, « s’ils sont réélus », s’engagent à réduire les frais de scolarité de 30 % pour les étudiants à revenu moyen, à créer 60 000 places supplémentaires et trois nouveaux campus pour les étudiants de premier cycle, et à accorder aux étudiants diplômés des collèges et universités de l’Ontario qui travailleront dans le secteur sans but lucratif une période de grâce de six mois sans intérêts pour le remboursement de leurs prêts étudiants.

Leurs rivaux progressistes-conservateurs entendent privilégier l’éducation et la formation professionnelles en accroissant le nombre de postes d’apprenti et en offrant aux employeurs un crédit à la formation. Ils promettent par ailleurs de maintenir les hausses des droits de scolarité dans les limites du taux d’inflation et, à long terme, de créer jusqu’à 60 000 nouvelles places dans les établissements postsecondaires, et aussi d’augmenter le seuil d’admissibilité à l’aide financière et de mettre fin au programme de bourses réservées aux étudiants étrangers afin, comme on peut le lire dans le programme du parti, que ces fonds soient réinvestis au profit des étudiants canadiens.

Quant au NPD, il s’engage à geler les frais de scolarité, à éliminer les intérêts sur les prêts aux étudiants et à annuler la dette d’étude des nouveaux médecins qui prati­quent dans les régions rurales, les petites localités et les communautés éloignées insuffisamment desser­vies dans le nord de l’Ontario.

La section de l’Ontario de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants a distribué dans tous les campus de la province un bulletin d’évaluation du programme électoral de chaque parti en matière d’éducation postsecondaire.

Les libéraux de l’Île-du-Prince-Édouard promettent, s’ils sont reportés au pouvoir, d’élargir le programme de bourses d’études supérieures, d’éliminer les intérêts sur les prêts étudiants et d’accroître les programmes dans les communau­tés rurales.

Dans un communiqué publié quelques jours avec les élections du 3 octobre, les conservateurs de cette province promettent de verser, tous les deux ans, un incitatif de 2 500 $ aux étudiants diplômés des établissements postsecondaires dans la mesure où ils s’engageront à demeurer et à travailler dans l’île pendant au moins quatre ans.

Finalement, les conservateurs de Terre-Neuve-et-Labrador promettent de prolonger de quatre ans le gel des frais de scolarité et de contri­buer davantage à l’allègement de la dette étudiante.

Le parti provincial du NPD s’en­gage à éliminer progressivement la portion provinciale des prêts aux étudiants, qu’il remplacera par un programme de bourses d’études fondées sur les besoins, pour supprimer ultérieurement les frais de scolarité.

La Saskatchewan tiendra le 7 novembre prochain ses premières élections à date fixe. Les programmes électoraux des différents partis n’ont pas encore été rendus publics.

« Les hausses des droits de scolarité ne cessant de surpasser le taux d’inflation d’une année à l’autre dans la plupart des provinces, les étudiants et leurs familles doivent composer avec un niveau d’endettement de plus en plus élevé », souligne le di­recteur général de l’ACPPU, James Turk. « On ne s’étonnera pas que l’éducation postsecondaire soit un enjeu électoral aussi important. »

Statistique Canada a annoncé en septembre que les droits de sco­larité pour les étudiants inscrits à plein temps à un programme de premier cycle ont augmenté de 3,1 %, à 5 601 $, en Saskatchewan, de 1,4 %, à 3 645 $, au Manitoba, de 5,1 %, à 6 640 $, en Ontario, et de 2,5 %, à 5 258 $, à l’Île-du-Prince-Édouard. À Terre-Neuve-et-Labrador, les frais sont bloqués à 2 649 $.