Selon un nouveau
rapport actuariel sur le Programme canadien de prêts aux étudiants, publié le mois dernier par le gouvernement fédéral, la limite légale de 15 milliards de dollars pour le montant total des prêts d’études fédéraux impayés sera atteinte et dépassée dès janvier 2013 en raison de la montée en flèche des frais de scolarité.
Le gouvernement avait augmenté le plafond de la dette étudiante nationale de 10 milliards de dollars en 2000.
La trajectoire actuelle du niveau des prêts étudiants fédéraux ne tient pas compte de la dette provinciale des étudiants évaluée à quelque 5 milliards de dollars, ni des autres dettes personnelles contractées pour payer les études postsecondaires et financées entre autres par des cartes ou des marges de crédit, des emprunts bancaires et des prêts de famille. La somme ne tient pas compte non plus des intérêts.
Des mesures doivent rapidement être prises avant que n’éclate la bulle de l’endettement étudiant, prévient la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCEE), qui réclame un nouveau plan du gouvernement destiné à corriger les inégalités d’accès aux études postsecondaires et à réduire les disparités socio-économiques.
« L’augmentation des coûts et un manque de vision fédérale pour l’éducation postsecondaire font en sorte qu’on endette toute une génération », a déclaré Roxanne Dubois, présidente nationale de la FCEE. « Si le gouvernement n’empêche pas cette limite dêtre atteinte, les prêts étudiants vont s’écouler ou le gouvernement fédéral va enfreindre la loi. »
Alors que les étudiants dépendent de plus en plus de l’aide financière pour payer leurs frais de scolarité, « la seule solution est de ne pas dépasser le plafond et de convertir des prêts étudiants en bourses non-remboursables », ajoute Mme Dubois. « Il est grand temps que le gouvernement soit à l’écoute des étudiants et songe sérieusement à la crise de la dette étudiante. »
La moyenne des frais exigés des étudiants du premier cycle s’est démesurément accrue de près de 300 % ces vingt dernières années. Les étudiants inscrits à des programmes professionnels subissent des hausses de frais encore plus fulgurantes.
Le rapport actuariel sur le programme de prêts souligne que pour chaque dollar d’aide financière non remboursable alloué par le gouvernement fédéral, quatre dollars environ sont alloués en prêts remboursables avec intérêt.
Compte tenu du taux d’inflation et de l’augmentation du nombre d’inscriptions, le niveau de financement de l’éducation postsecondaire reste encore bien inférieur à celui des transferts fédéraux du début des années 1990. L’ACPPU et la FCEE demandent que le financement soit ramené aux niveaux de 1992-1993, une fois l’inflation et la croissance démographique prises en compte.