(Asli Cetin/photos.com)
Les universités canadiennes ont accueilli cet automne un nombre record de plus de un million d’étudiants du premier cycle.
Selon les plus récents chiffres publiés par l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC), le nombre d’étudiants inscrits à des programmes de premier cycle en septembre 2011 s’élève à 1 015 000.
Le même mois, selon les données de Statistique Canada, les droits de scolarité ont à nouveau augmenté, progressant à un taux supérieur à celui de l’inflation.
Le président de l’AUCC, Paul Davidson, avance, comme explication possible, que la croissance accrue des effectifs justifierait la montée en flèche du coût des études. « Les étudiants, leurs parents et les employeurs savent qu’un diplôme universitaire constitue un excellent investissement dans l’avenir. »
Et l’AUCC observe que « les diplômés universitaires gagnent en moyenne 1,3 million de dollars de plus que les titulaires d’un diplôme d’études secondaires, et risquent moins de se retrouver sans emploi. Même lors de la dernière récession, de 2008 à 2010, 300 000 nouveaux emplois destinés aux diplômés universitaires ont été créés. »
Mais considérer la poursuite d’études postsecondaires comme une entreprise peu risquée ne cadre pas du tout avec la réalité à laquelle les étudiants doivent composer de nos jours.
Le programme d’action mené par la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCEE) pour contenir la dette étudiante au Canada met en évidence que le niveau d’endettement atteint un record historique et que, dans les faits, le montant des droits de scolarité est tellement élevé que peu d’étudiants peuvent espérer, de façon réaliste, poursuivre des études supérieures sans avoir à se soucier des conséquences financières dans les années à venir.
« Il est malhonnête de laisser entendre dans le contexte économique actuel que le cumul d’une énorme dette est un bon investissement pour les jeunes », affirme la présidente nationale de la FCEE, Roxanne Dubois. « Les étudiants savent à quel point l’éducation postsecondaire est primordiale pour leur avenir, mais les gouvernements n’ont malheureusement pas encore compris cette évidence. »
La FCEE estime que l’éducation supérieure ne devrait pas être synonyme d’endettement pour les étudiants, et elle prévient que le montant total des prêts d’études fédéraux impayés est sur le point d’atteindre la limite légale de 15 milliards de dollars.
« La croissance continue des effectifs conjuguée à la majoration des frais de scolarité ne fera qu’aggraver l’endettement étudiant », explique Mme Dubois. « Les gouvernements doivent reconnaître la valeur intrinsèque de la formation de premier cycle et lui accorder le financement suffisant. »
La FCEE a lancé récemment un appel au gouvernement fédéral pour qu’il institue un paiement de transfert réservé à l’enseignement postsecondaire.