Dans le domaine de la promotion de l’équité, l’ACPPU cherche à renforcer l’inclusivité, non seulement pour défendre la justice sociale et économique des membres des groupes marginalisés, mais aussi pour assurer leur participation à la vie du milieu académique à tous les niveaux. L’ACPPU qualifie d’inclusif un collège ou une université qui s’emploie à prévenir et à supprimer les obstacles susceptibles d’empêcher les membres de sa communauté de participer pleinement à ses travaux, à son milieu de travail et à la vie de l’ensemble du campus.
Les visions, valeurs et activités de nos établissements d’enseignement doivent respecter et refléter la diversité d’identités, de cultures, d’idées et d’expériences portées collectivement par les membres de la communauté, notamment les membres des groupes depuis longtemps marginalisés ou réduits au silence. L’ACPPU n’attend rien de moins de nos collèges et universités qu’un attachement à cet impératif.
Dernièrement, l’ACPPU a restructuré son organisation afin de promouvoir l’équité en donnant voix à ses membres dans toute leur diversité. Le comité de direction compte maintenant deux membres ordinaires élus représentant le personnel académique autochtone et francophone, de même que deux membres élus chargés d’assumer la coprésidence du nouveau conseil de l’équité et de la diversité.
Ce dernier est composé de deux membres désignés par chacun des quatre nouveaux groupes de travail mis sur pied pour formuler des recommandations sur les actions et mesures que l’ACPPU et ses associations locales devraient entreprendre pour faire avancer les intérêts du personnel académique ayant un handicap, du personnel académique lesbien, gai, bi-sexuel, transgenre, allosexuel et bi-spirituel, ainsi que du personnel académique féminin.
En tant que comité permanent de l’organe directeur de l’ACPPU, le conseil a pour rôle principal de faciliter l’échange d’information entre les groupes de travail. Il a aussi pour mandat de s’occuper des questions ayant une incidence sur l’équité et la diversité au sein de l’ACPPU et du milieu académique, et de fournir des conseils à cet égard.
Cette nouvelle structure organisationnelle tirera avantageusement parti des interactions, échanges et recoupements entre les différents groupes de travail. Par l’entremise du conseil, l’ACPPU ouvrira la voie à une nouvelle prise de conscience de la corrélation entre les multiples dimensions simultanées de l’équité. Les expériences de vie personnelles d’une femme racialisée ayant un handicap physique, par exemple, sont façonnées par les effets conjugués des multiples aspects de son identité, qui n’agissent pas de façon isolée.
Après avoir assisté, ces derniers mois, à des réunions des différents groupes de travail et du conseil de l’équité et de la diversité, je peux témoigner de l’enthousiasme et de l’énergie avec lesquels les intervenants abordent les discussions sur l’équité au nom des groupes marginalisés et de l’ACPPU. Ce qui est de bon augure pour notre organisation. La réussite de cette démarche est tributaire des nouveaux postes du comité de direction et de la participation des membres de chaque groupe de travail.
Lors de sa première réunion en août dernier, le conseil a soulevé de nombreux sujets de préoccupation et avancé un grand nombre d’idées. Ses membres ont convenu qu’il fallait définir les notions et principes de l’équité et de la diversité et mettre en place des stratégies efficaces pour inciter nos établissements à prendre l’équité au sérieux. De même, ils ont reconnu l’importance de la collaboration entre les groupes de travail et la nécessité de mieux faire connaître leur « intersectionnalité » et de l’appliquer à leurs délibérations.
L’idée de développer une trousse didactique sur l’équité et la diversité a été jugée utile pour aider les associations locales et leurs membres à promouvoir l’équité. Une telle trousse pourrait regrouper, entre autres, des énoncés de principes, des modèles de dispositions, des listes de vérification, des données complémentaires et des ressources diverses. Des réseaux d’équité ou des centres de coordination des activités en la matière pourraient être mis sur pied afin d’assurer le partage efficace des ressources et des pratiques éclairées. Il a été d’autre part proposé que le conseil et les groupes de travail examinent les politiques et les pratiques de l’ACPPU sous l’angle de l’équité et de la diversité et recommandent des changements utiles à apporter.
Le nouveau regard ainsi jeté par l’ACPPU sur le paradigme qui sous-tend son travail dans le domaine de l’équité lui permettra de trouver le mécanisme adéquat pour faire avancer cet important dossier. Nous sommes déterminés à assumer le rôle d’orientation et de soutien à l’échelle nationale pour assister les associations de personnel académique locales dans leurs actions de promotion de l’équité sur leurs campus.
Cette approche procurera aux associations locales une foule d’occasions d’engager et de mobiliser les membres qui ont des intérêts et des compétences spécifiques à ce domaine, et, en bout de ligne, permettra d’élargir la base de soutien indispensable à la promotion de l’équité et au travail d’ensemble des associations.
Bon nombre de nos campus ont déjà mis en place d’innombrables activités et mesures efficaces et soutenues, notamment la création de comités chargés de représenter et de mobiliser les membres des groupes marginalisés, les initiatives menées de concert avec les employeurs pour renforcer la formation en équité dispensée aux membres des comités de titularisation et de promotion, ainsi que les enquêtes réalisées auprès des membres en vue d’évaluer le statut de certains groupes par rapport à des facteurs tels que le salaire ou la représentation. Dans d’autres campus, les associations en place travaillent en étroite collaboration avec le personnel et d’autres membres de l’ACPPU pour mener à bonne fin leurs activités en faveur de l’équité.
Le message qui se dégage de tout cela est fort et clair : l’équité et la diversité doivent être pleinement intégrées à chaque aspect du travail que nous accomplissons en tant qu’associations du personnel académique. Les comités de l’équité et de la diversité forment certes un bon point de départ, mais ils doivent joindre leurs efforts à ceux des associations et non pas travailler en vase clos. Parmi les moyens concrets à prendre dans ce sens, les associations pourraient accepter d’accueillir l’atelier de l’ACPPU sur la promotion de l’inclusivité qui est conçu à l’intention de leurs dirigeants.
Sur un autre front, cependant, les associations de personnel académique doivent s’employer activement, à la table de négociation, à défendre et à faire progresser les intérêts de tous les membres, et particulièrement ceux des membres des groupes marginalisés. Finalement, les associations, à l’instar de l’ACPPU, peuvent passer en revue leurs propres structures organisationnelles pour déterminer dans quelle mesure celles-ci reflètent la diversité au sein de leurs membres et tiennent compte de leur engagement envers l’équité.