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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

février 2012

La journée d’action nationale

Le personnel académique et les syndicats se joignent aux étudiants pour défendre le droit à l’éducation

Une foule massive d'étudiants a participé à la journée d'action nationale sur la Colline du Parlement à Ottawa le 1er février. (Vincent St. Martin/Graduate Students Association/Carleton University)
Une foule massive d'étudiants a participé à la journée d'action nationale sur la Colline du Parlement à Ottawa le 1er février. (Vincent St. Martin/Graduate Students Association/Carleton University)
Le 1er février, les étudiants et leurs sympathisants ont défilé partout au pays en scandant haut et fort leurs revendications lors de la journée d’action nationale organisée par la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCEE) dans le cadre de la campagne L’Éducation est un droit.

La FCEE a lancé cette campagne l’an dernier en vue d’obtenir la création d’un transfert de fonds fédéral spécial qui, géré par le biais d’une loi sur l’éducation postsecondaire, accroîtrait le financement de l’éducation postsecondaire et contribuerait à réduire l’endettement étudiant et à diminuer les droits de scolarité.

« La façon de financer l’éducation postsecondaire dans ce pays est un énorme problème, et il est temps d’y voir », a déclaré la présidente de la FCEE, Roxanne Dubois, à la foule nombreuse massée sur la Colline du Parlement à Ottawa. « Au Canada, la lutte en faveur de l’éducation publique s’inscrit dans un effort global visant à protéger le droit fondamental de toutes et tous à l’éducation. »

Depuis 1991, les droits de scolarité ont triplé pour les études universitaires de premier cycle au Canada. D’ici 2013, les étudiants devront collectivement plus de 15 milliards de dollars en prêts d’études fédéraux seulement.

« Si le gouvernement fédéral veut vraiment réduire la dette étudiante et faciliter l’accès aux études postsecondaires, il lui faut absolument injecter davantage de fonds dans le Programme canadien de bourses aux étudiants et assurer aux provinces un transfert de paiement accru spécialement réservé à l’éducation postsecondaire, de sorte à pouvoir abaisser les droits de scolarité », a dit le directeur général de l’ACPPU, James Turk, devant la foule de participants. « Le Canada est un pays riche dont le gouvernement préfère accorder des milliards de dollars en réductions d’impôts aux sociétés plutôt qu’investir suffisamment dans l’éducation postsecondaire. »

La mobilisation, a-t-il souligné, est de loin le moyen le plus efficace de pousser les gouvernements à faire les réinvestissements nécessaires dans l’éducation supérieure, car « notre mobilisation à l’extérieur vient se greffer aux démarches des partis de l’opposition à l’intérieur du Parlement ».

L’ACPPU appelle le gouvernement fédéral à injecter 410 millions de dollars supplémentaires pour les trois prochaines années afin de rétablir le financement aux niveaux de 1992, en chiffres corrigés de l’inflation et de la croissance démographique.

Des membres du personnel académique de tous les coins du pays ont pris part à la journée d’action, échangeant sur Twitter et manifestant leur solidarité avec les étudiants.

En Nouvelle-Écosse, les étudiants ont travaillé de concert avec leurs sympathisants aux préparatifs de la journée du 1er février dans le but de faire obstacle à la fusion forcée de certains établissements, à des hausses massives des droits de scolarité ainsi qu’aux mesures de réductions salariales résultant des compressions gouvernementales.

« Nous sommes fiers, depuis des années, de voir les étudiants de NSCAD assumer un rôle de premier plan dans la lutte en faveur de l’accessibilité aux études postsecondaires, de droits de scolarité raisonnables et d’un financement accru de l’éducation postsecondaire », a dit le président du syndicat du personnel académique du NSCAD, Alvin Comiter. « Professeurs et étudiants unissent également leurs efforts dans le combat mené pour protéger nos programmes d’arts visuels, préserver l’indépendance de NSCAD et faire annuler les coupes dans les crédits de l’État. »

Pour la présidente de la Federation of Post-Secondary Educators de la Colombie-Britannique, Cindy Oliver, la journée d’action a été une occasion importante de lutter contre la multiplication des obstacles à l’accès aux études.

« Nous savons d’expérience, du fait des mesures prises par le gouvernement britanno-colombien, que les hausses fulgurantes des droits de scolarité combinées à la baisse du chiffre réel des subventions de fonctionnement octroyées par étudiant ont forcé des milliers d’étudiants à abandonner l’idée d’entreprendre ou de terminer des études postsecondaires », a-t-elle ajouté.

« Les restrictions financières que nous imposons aux étudiants d’aujourd’hui ne feront qu’exacerber les problèmes auxquels fait face la province à mesure qu’elle tente de surmonter la pénurie de main-d'œuvre qualifiée qui se dessine. »

Selon le sondage Harris-Décima réalisé pour le compte de l’ACPPU en novembre 2011, 80 % des Canadiens estiment plus important que jamais d’obtenir un diplôme ou un certificat d’études postsecondaires, quoique la majorité d’entre eux croient aussi qu’il devient de plus en plus difficile de poursuivre des études en raison de la hausse des frais.

Le sondage a révélé également que la majorité des Canadiens seraient disposés à payer davantage d’impôts si cet argent permettait d’avoir accès à une éducation postsecondaire abordable et de qualité.