Le gouvernement fédéral a annoncé qu’il comptait faire passer de 15 à 19 milliards de dollars le plafond autorisé du montant total des prêts d’études fédéraux impayés.
Cette décision intervient après qu’un
rapport actuariel sur le programme de prêts aux étudiants publié en 2010 eut prédit que la limite serait atteinte en janvier 2013.
Le gouvernement affirme qu’une modification de la loi s’impose afin de répondre aux augmentations projetées du nombre d’étudiants inscrits au niveau postsecondaire et de continuer à donner aux étudiants accès à des prêts fédéraux pendant encore dix ans.
Les étudiants ne sont toutefois guère rassurés par cette annonce.
« Une génération d’étudiants de même que leurs familles sont déjà aux prises avec un endettement record à hauteur de milliards de dollars en conséquence de l’augmentation en flèche des frais de scolarité », indique la présidente nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, Roxanne Dubois. « Le moment est venu pour le gouvernement fédéral de redoubler d’efforts et de mettre en oeuvre une nouvelle stratégie qui n’acculera pas à la faillite la prochaine génération. »
Et d’ajouter que le gouvernement consacre chaque année dans son budget plus de 2,5 milliards de dollars aux crédits d’impôt et mesures d’épargne régressives liés à l’éducation qui n’améliorent en rien l’accessibilité aux études, et que la transformation de ces crédits en subventions directes suffirait amplement à remplacer les milliards de dollars équivalents que le gouvernement affecte aux prêts d’études.
La limite des prêts impayés fixée actuellement à 15 milliards de dollars a été majorée de 10 milliards de dollars par voie de modification législative en 2000.
« Au lieu d’augmenter aveuglément le plafond de la dette étudiante tous les dix ans environ, le gouvernement fédéral doit s’engager à rehausser le niveau de l’aide financière étudiante non remboursable », préconise le directeur général de l’ACPPU, James Turk.
« Nous recommandons que le montant total des bourses étudiantes soit suffisamment augmenté de sorte qu’il ne soit pas nécessaire de relever le plafond autorisé de 15 milliards de dollars. »
Les chiffres du gouvernement montrent que les résultats du programme de bourses canadiennes accordées aux étudiants à ce jour se font déjà sentir sur le montant des prêts octroyés, car la valeur moyenne des prêts est tombée d’environ 5 700 $ en 2008-2009 à 5 200 $ en 2009-2010.