La version intégrale anglaise du rapport du CCPA peut être consultée ou téléchargée à l'adresse www.policyalternatives.ca/ paidinfull.
La hausse des droits de scolarité pour financer l’éducation supérieure est une solution inopportune et inutile.
Les diplômés universitaires assument les coûts de leurs études « et plus encore », selon un rapport que vient de publier le Centre canadien de politiques alternatives.
Le rapport, intitulé
Paid in Full: Who Pays for University Education in BC?, conclut que les diplômés paient même trop, si l’on additionne les droits de scolarité qu’ils acquittent au moment de leurs études et les impôts qu’ils versent tout le long de leur vie professionnelle.
« Une fois sur le marché du travail, les diplômés ont un revenu plus élevé et paient donc plus d’impôts », affirme Iglika Ivanova, économiste auprès du CCPA et auteure du rapport. « Les recettes fiscales supplémentaires sont, en fait, un paiement pour les études faites et devraient être reconnues comme tel. »
D’après le rapport, les diplômées du premier cycle versent en moyenne 106 000 $ de plus en impôts pendant leur carrière que les femmes n’ayant pas fait d’études postsecondaires. Pour les hommes, ce chiffre atteint 159 000 $.
En Colombie-Britannique, il en coûte 50 630 $ pour décrocher, au bout de quatre ans d’études, un diplôme de premier cycle.
On lit également dans le rapport que l’approche préconisée actuellement par le gouvernement pour financer l’éducation postsecondaire, c’est-à-dire la hausse des droits de scolarité, est un obstacle financier de plus pour les personnes qui souhaitent terminer des études supérieures, ou même simplement y accéder. Le moment est venu, dit le rapport, de réformer le financement du système d’éducation.
Zach Crispin, président de la section en Colombie-Britannique de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, estime qu’une hausse des droits de scolarité est une mesure inutile et injuste.
« La contribution initiale des étudiants — les droits de scolarité — devrait être réduite », a-t-il déclaré. « Les sommes allouées au financement de l’éducation devraient plutôt être compensées par les impôts supplémentaires versés par les diplômés universitaires du fait de la progressivité de l’impôt sur le revenu. »
Le rapport du CCPA recommande une plus grande participation du secteur public dans le financement de l’éducation postsecondaire, signalant qu’un tel investissement comporte d’importants avantages financiers et autres : baisse du chômage, hausse des impôts sur le revenu, et réduction des inégalités sociales et économiques.
« La mise en place d’un système d’éducation postsecondaire accessible et de qualité a des retombées positives significatives pour la société dans son ensemble », affirme Cindy Oliver, présidente de la Federation of Post-Secondary Educators of BC.
« Sur le plan économique, il est possible d’investir plus de fonds publics dans l’éducation universitaire. Ce serait une façon de bien nous positionner pour réussir dans l’économie du savoir. »
Le rapport du CCPA souligne que le système d’impôt progressif est une solution intéressante pour financer l’éducation postsecondaire en raison de son incidence sur la répartition du revenu entre l’ensemble des diplômés.
Bien que les titulaires d’un diplôme d’études postsecondaires aient en moyenne un revenu plus élevé que le titulaire moyen d’un diplôme d’études secondaires, indique le rapport, certains d’entre eux gagneront moins que le diplômé moyen du secondaire. Un système d’impôt sur le revenu progressif tient compte de ces différences individuelles.