En février, à la veille du déclenchement des élections provinciales, le gouvernement conservateur de l’Alberta a déposé un budget comportant des investissements supplémentaires dans tous les principaux programmes sociaux. Le pourcentage de croissance des dépenses variera selon les secteurs, passant d’un phénoménal 7,9 % en santé à 2,7 % dans le secteur de l’éducation postsecondaire.
En haussant de 2 % les subventions de fonctionnement des établissements d’enseignement postsecondaire pour chacune des trois prochaines années, le gouvernement entend leur apporter une certaine stabilité financière.
Le budget 2012-2013 de la province met un terme à la stagnation des subventions de fonctionnement qui frappe les établissements postsecondaires en Alberta depuis deux ans. Néanmoins, il a été accueilli avec une certaine ambivalence par le milieu académique.
Walter Dixon, président de la Confederation of Alberta Faculty Associations, a déclaré que ce financement triennal stable et prévisible devrait certes permettre aux établissements postsecondaires d’établir des budgets et des plans moins tributaires de la conjoncture du moment, mais qu’il est insuffisant à long terme.
« Il n’en demeure pas moins que les établissements d’enseignement postsecondaire continueront d’enregistrer des déficits budgétaires, et que les mesures d’austérité proposées, comme le plafonnement des inscriptions, les réductions de personnel et l’annulation de programmes, compromettront inévitablement l’accessibilité et la qualité du système tout entier », a-t-il ajouté.
« Même si, dans ce budget, l’éducation postsecondaire s’en tire un peu mieux que ce à quoi nous aurions pu nous attendre compte tenu des difficultés budgétaires persistantes du gouvernement, le rattrapage promis, parce qu’il fait suite au gel prolongé du financement, ne soulagera pas les établissements de la pression qu’exercent sur elles les effets combinés de la croissance des prix, des coûts et des inscriptions. »
Pour le président de l’Alberta Colleges & Institutes Faculties Association, David Hyttenrauch, c’est d’un investissement important dans l’éducation postsecondaire dont l’Alberta a besoin, pas d’un financement pour pallier les compressions des deux dernières années.
« Nous reconnaissons que l’annonce d’une augmentation de 2 % des sommes allouées aux établissements postsecondaires est une excellente nouvelle, si l’on considère les gels budgétaires des dernières années. Toutefois, cette augmentation n’est pas à la hauteur du réinvestissement dont a grandement besoin l’éducation postsecondaire en Alberta pour faire face au manque actuel de places, à la diminution des services dans la foulée des déficits budgétaires et à la croissance rapide de la population », a-t-il affirmé.
Du côté des étudiants, le budget comprend plusieurs dispositions comme l’affectation de près de 500 millions de dollars aux programmes d’aide aux étudiants, l’élimination du programme de remise de dette et la création de nouvelles bourses en vue d’encourager les étudiants à terminer leurs études et à demeurer dans la province.