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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

avril 2012

L’Université York rompt son entente avec le CIGI

Après que le corps professoral de l’école de droit Osgoode Hall se fut en grande majorité pronon­cé, le 2 avril, contre le partenariat avec le groupe de réflexion privé dirigé par Jim Balsillie qui visait la création d’un programme de droit international à l’Université York, l’Université a annoncé qu’elle abandonnait le projet.

« En annulant son entente avec le Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale (CIGI), l’Université York rend un fier service à elle-même, aux contribuables et aux bienfaiteurs potentiels », ont déclaré les professeurs Gus Van Harten et Stepan Wood de l’école de droit Osgoode Hall dans une lettre transmise aux médias. « En vertu de cette entente, l’Université aurait bénéficié de fonds publics et privés par l’intermédiaire d’un partenaire externe doté de pouvoirs inégalés. »

Toujours selon cette lettre, « les bailleurs de fonds privés doivent comprendre qu’il y a des limites à ne pas transgresser dans leurs demandes en contrepartie du financement offert. Les établissements universitaires, pour leur part, doivent veiller à ce que ces limites soient respectées. »

Quelque 300 membres du corps professoral de l’Université York avaient antérieurement signé une lettre ouverte dans laquelle ils demandaient des modifications à l’entente qui accordait au CIGI « des pouvoirs inégalés relativement à des questions d’ordre strictement académique ».

Le Comité de la liberté acadé­mique et de la permanence de l’emploi de l’ACPPU avait recomman­dé au Conseil de l’ACPPU d’engager la procédure de sanction contre l’administration de l’Université York pour renonciation à l’intégrité académique, en ce qu’elle permettait au CIGI de participer à la prise de décisions sur des questions d’ordre académique pour le programme proposé.

« Nous nous réjouissons que cette entente entachée d’irrégularités ait été abandonnée », a affirmé le directeur général de l’ACPPU, James Turk. « Il est malheureux que l’administration de l’Université York ait consenti à donner à une tierce partie voix au chapitre relativement à des questions académiques, plutôt que de signifier clairement, comme le font couramment d’autres universités, qu’elle accepte volontiers les dons, sans toutefois assujettir les questions académiques à l’approbation du donateur. »