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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

octobre 2012

L’ACPPU lance un avertissement à l’endroit du Collège universitaire Concordia de l’Alberta

[Brent Bereska]
[Brent Bereska]
Une « atteinte sans précédent » à la capacité d’une association de personnel académique de négo­cier une première convention collective juste et équitable a amené l’ACPPU à lancer un avertissement à l’endroit du Collège universitaire Concordia de l’Alberta. C’est la première fois en plus de dix ans que l’ACPPU prend une telle mesure.

Quelque cinquante membres du personnel académique de Con­cordia se sont syndiqués en avril dernier, après avoir soumis une requête en accréditation auprès de la Commis­sion des relations du travail de l’Alberta, mais l’administration du Collège fait obstacle à leurs efforts pour négocier une première convention collective.

Un avertissement signale une situation où un employeur se livre, au-delà de la négociation serrée, à des négociations de mauvaise foi et entrave gravement le processus de la libre négociation collective.

Deb Hemmerling, présidente de la Concordia University Col­lege of Alberta Faculty Association, a indiqué que l’événement déclencheur pour les membres du personnel académique s’est produit l’an dernier, quand l’administration leur a soumis un « projet de convention » qui visait à restreindre leurs droits en matière d’emploi.

« Nous nous sommes aperçus que nos emplois étaient éphémères », a déclaré Mme Hemmerling. « En tant qu’entrepreneurs individuels, nous doutions qu’on écouterait nos préoccupations. »

Quelques jours après son accréditation — processus qui a réussi en dépit des efforts soutenus de l’administration pour y faire obstacle — l’association du personnel a signifié un avis de négociation. Cependant, le processus s’est embourbé dans des retards, notamment quand l’employeur a refusé dès le départ les dates de négociation proposées, et après la démission du vice-recteur à l’enseignement, qui agissait à titre de négociateur en chef de l’employeur.

Depuis, Concordia a refusé de suivre les procédures normales de négociation et a arbitrairement décidé que certains éléments étaient hors du champ des négociations, y compris la liberté académique, la permanence, l’avancement, les évaluations du rendement et les nominations.

« L’administration a déclaré que certaines choses ne sont pas négociables », a déclaré Mme Hemmerling. « Notre position est que si une chose concerne le milieu de travail, elle devrait être assujettie à la convention collective. »

Elle a ajouté que même si les deux parties se rencontrent maintenant à intervalles réguliers, ces grands enjeux restent non résolus. « Mais au bout du compte, nous devons aborder le processus avec la meilleure volonté possible, et agir en conséquence à la table de négociation. Nous devrons un jour tous travailler ensemble. »

James Turk, directeur général de l’ACPPU, a indiqué que « l’ACPPU prendra toutes les mesures nécessaires pour publiciser les événements qui l’ont amenée à lancer l’avertissement et fournira tout le soutien possible à son association membre. »

M. Turk a ajouté que si les parties n’arrivent pas à résoudre la situation, l’ACPPU envisagera d’imposer une sanction de blâme par l’intermédiaire de son Conseil.

Fondé par l’Église luthérienne en 1921 pour préparer des hommes aux fonctions de pasteur et d’enseignant, le Collège offre aujourd’hui une gamme variée de programmes de premier cycle et d’études supérieures. Il a pris le nom de Collège universitaire Concordia de l’Alberta en 1995 pour refléter son statut d’établissement conférant des grades universitaires.