Pendant sa longue et insigne carri­ère, Kent Weaver, bibliothécaire à l’Université de Toronto, a travaillé sans relâche à améliorer les conditions de travail des bibliothécaires d’université au Canada et a piloté l’élaboration d’énoncés de principes novateurs sur la gouvernance des bibliothèques. Pour ces réalisations et pour de nombreuses autres, l’ACPPU vient de lui décerner son prix le plus important attribué à un bibliothécaire en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle, le Prix des bibliothécaires pour services émérites.

Aujourd’hui directeur de l’exploitation des systèmes au sein des services des technologies de l’information à l’Université de Toronto, M. Weaver s’est vu remettre le prestigieux prix lors de l’assemblée du Conseil de l’ACPPU qui a eu lieu le 24 novembre dernier à Ottawa.

Francesca Holyoke, présidente sortante du Comité des bibliothécaires de l’ACPPU, a souligné le parcours remarquable du lauréat au service de la communauté des bibliothécaires pendant près de quatre décennies, ajoutant que, de toutes les personnes qui reconnaissent son engagement indéfectible à l’égard de la promotion et de la protection des droits des bibliothécaires d’uni­versité, ce sont peut-être les membres de son association locale et ses collègues d’un bout à l’autre du pays qui en offrent les témoignages les plus éloquents.

« Il s’est retrouvé au front dans toutes sortes de combats », avance Mme Holyoke d’un ton ironique. Des combats qui ont abouti à de profonds changements à l’échelle nationale.

M. Weaver est membre de l’University of Toronto Faculty Association (UFTA) depuis l’adhésion des bibliothécaires en 1978. Il a d’abord contribué, avec ses collègues, à la rédaction de la première politique régissant les conditions de travail des bibliothécaires, et est demeuré au fil des ans très actif au sein de l’UFTA à divers titres.

Ainsi, il a représenté l’UFTA au Conseil de l’ACPPU et au conseil d’administration de l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario, et il a été membre et président du Comité des bibliothécaires de l’ACPPU à l’époque de l’élaboration et de l’adoption des énoncés de principes sur des questions touchant la gouvernance des bibliothèques.

« Sous sa présidence, le comité a changé l’orientation des conférences des bibliothécaires de l’ACPPU, de sorte qu’elles portent sur les enjeux primordiaux de la négociation pour les bibliothécaires et par les bibliothécaires. Les conversations et les initiatives auxquelles cette réorientation a donné naissance trouvent encore un écho sur la liste de diffusion des bibliothécaires de l’ACPPU et dans de nombreuses négociations », d’écrire Mme Holyoke à l’appui de la candidature de M. Weaver.

Dans ce que celle-ci a qualifié d’« accomplissement majeur » pour les bibliothécaires d’université au Canada, M. Weaver a entrepris, en collaboration avec Toni Samek de l’Université de l’Alberta, la première enquête de l’ACPPU sur la liberté académique des bibliothécaires, et ce, « en dépit des risques auxquels il s’exposait tant sur le plan professionnel que personnel ».

Bon nombre des changements qui ont été apportés ultérieurement aux droits du personnel académique et aux conditions de travail des bibliothécaires de l’Université McGill découlent de cette enquête.

En reconnaissance de cette réalisation et de son « leadership exercé à l’échelle nationale pour la promotion de l’importance des bibliothécaires d’université au sein du milieu académique », l’Association canadienne des bibliothèques a décerné à M. Weaver le Prix pour l’avancement de la liberté intellectuelle au Canada en 2010.

M. Weaver prendra sa retraite en juin prochain, après avoir servi pendant 40 ans à l’Université de Toronto, qui l’a accueilli dans ses rangs en 1973. Il est le huitième lauréat du Prix des bibliothécaires pour services émérites de l’ACPPU depuis sa création en 1994.