Une menace de grève pèse sur l’Université St. Francis Xavier.
Les 23 et les 24 janvier prochains, l’association des professeurs (StFXAUT) et les administrateurs de l’Université St. Francis Xavier poursuivront leurs négociations dans un ultime effort pour éviter une grève qui pourrait être déclenchée le 28 janvier.
Comme plusieurs séances de discussion tenues sous la direction d’un conciliateur du gouvernement provincial n’ont pas permis aux deux parties de s’entendre, le président de la StFXAUT, Peter McInnis, a peu d’espoir d’arriver à un accord.
« Ils cherchent à casser les reins au syndicat », dit-il. « L’administration de l’université refuse de déposer une proposition complète, comme la nôtre. Elle exclut totalement certains points de la discussion, elle ne négocie pas de bonne foi. »
Au terme d’une deuxième série de pourparlers infructueuse au début de janvier, le conciliateur a déposé un rapport dans lequel il ne recommandait pas la constitution d’une commission de conciliation. Ce dépôt a marqué le début de la période de quatorze jours précédant le déclenchement possible de moyens de pression par l’association. Les professeurs sont sans convention collective depuis juin 2012 et ont voté pour la grève dans une proportion de 80 % en octobre dernier.
M. McInnis indique que la sécurité d’emploi est l’enjeu majeur des négociations. Il souligne que la StFXAUT représente plus de 400 membres répartis dans huit groupes professionnels à l’université, comme le personnel académique contractuel à temps plein et à temps partiel, les bibliothécaires, le personnel infirmier clinicien, les archivistes et les moniteurs de laboratoire.
Il y a quelque 230 membres de l’association qui sont des professeurs à temps plein, et il y en a 135 qui sont des contractuels académiques ou occupent d’autres fonctions, « gagnant peut-être de 20 000 $ à 30 000 $ par an, sans avantages sociaux, ce qui complique les négociations », ajoute M. McInnis. « Nous avons cependant tous le même objectif : l’excellence académique. »
Selon son dire, l’administration a proposé une convention de quatre ans qui prévoit une rémunération inférieure à la norme dans d’autres établissements de la Nouvelle-Écosse ou à l’université voisine de l’Île-du-Prince-Édouard. Les dispositions concernant l’assurance-maladie et le régime de retraite des professeurs à temps plein sont également moins généreuses. Enfin, les administrateurs refusent d’aborder la question de l’embauche de professeurs à temps partiel nommés pour une période déterminée, à statut précaire et exclus du régime d’avantages sociaux collectif.
Les professeurs contractuels sont généralement engagés pour une période de huit mois et n’ont aucune garantie que leur contrat sera renouvelé. En outre, depuis janvier, le gouvernement fédéral a mis en place de nouvelles règles qui réduisent l’aide accordée par le régime d’assurance-emploi aux « prestataires fréquents ».
« Pourtant, ils laissent entendre qu’ils vont remanier en profondeur les programmes, et notamment atténuer le libellé des dispositions sur la liberté académique. Nous luttons donc pour conserver la direction collégiale autonome et l’enseignement centré sur l’étudiant qui sont notre marque de commerce depuis la création de l’établissement », soutient le président de la StFXAUT.
M. McInnis fait un parallèle entre l’approche de l’administration et la filière descendante dans les entreprises, car il note un déplacement du pouvoir vers les hautes sphères de l’université.