La Commission des relations de travail de l’Ontario a accrédité la Carleton University Post-doctoral Association (CUPA) à titre d’agent de négociation des postdoctorants de l’Université Carleton. La CUPA est le premier syndicat indépendant de postdoctorants au Canada et la plus récente association à adhérer à l’ACPPU.
Bon nombre de postdoctorants se sont syndiqués ces dernières années. Des unités de négociation qui regroupent des boursiers postdoctorants au sein de syndicats de la fonction publique existants ont été accréditées à l’Université McMaster, à l’Université Queen’s, à l’Université Memorial, à l’Université de Western Ontario, ainsi qu’à l’Université du Québec à Montréal. Des démarches en ce sens se sont aussi concrétisées dans des universités américaines, dont l’Université Rutgers, l’Université du Massachusetts et l’Université de la Californie. La CUPA est la première association de postdoctorants à obtenir une accréditation syndicale en dehors des rangs d’un syndicat établi.
Un important jalon sur la voie de la syndicalisation des postdoctorants était posé en janvier 2012, alors que la Commission des relations de travail de l’Ontario, dans une décision qui établissait un précédent, reconnaissait les boursiers postdoctorants comme des employés. Dans cette affaire, l’Université de Toronto soutenait que ces boursiers étaient des stagiaires universitaires ayant un statut plus semblable à celui d’étudiants que de professeurs. Le syndicat représentant les postdoctorants de l’Université de Toronto, la section locale 3902 du SCFP, a plutôt fait valoir que les postdoctorants sont des spécialistes hautement qualifiés dans leur domaine qui apportent une valeur inestimable à l’université, et que le fait qu’ils travaillent sous la supervision d’un chercheur principal ne les prive pas du statut d’employé jouissant du droit à la représentation collective. La commission a accepté les arguments du syndicat.
Quand la CUPA a déposé sa requête en accréditation en juin 2012, l’Université Carleton a signifié une opposition pour motif que l’association avait été prise en otage par son comité exécutif et ne pouvait pas agir à titre de syndicat. Le 24 décembre, la commission des relations de travail réfutait cet argument et reconnaissait à la CUPA le statut de syndicat. L’Université Carleton demandait alors d’exclure de l’unité de négociation les postdoctorants jouissant d’un financement externe, dont le salaire provenait en tout ou en partie de bailleurs de fonds. La commission a renvoyé cette question aux parties qui verront à sa résolution à la table de négociation.
Le président de la CUPA, Kevin Abbott, a indiqué par courriel au Bulletin qu’il se réjouissait à la perspective de travailler avec l’administration de l’université en vue d’améliorer les conditions des postdoctorants « de sorte que ces chercheurs en début de carrière puissent davantage se consacrer à l’avancement du mandat de recherche de l’Université Carleton ». Les postdoctorants d’Amérique du Nord qui se sont syndiqués ont obtenu des améliorations sur les plans du salaire, des avantages sociaux, de la protection contre des mesures disciplinaires et le congédiement arbitraires, du perfectionnement professionnel et des normes de santé et sécurité au travail.
« L’ACPPU est heureuse que cette cohorte inestimable de membres du personnel académique soit désormais investie du droit de négocier ses conditions de travail », a déclaré le directeur général de l’ACPPU, James Turk.