Le ministre des Finances de la Colombie-Britannique, Mike de Jong, s’est attiré des critiques au sujet des dispositions relatives aux établissements d’enseignement postsecondaire incluses dans le budget de la province présenté le 19 février dernier. En effet, ce budget retranche notamment 46 millions de dollars des crédits accordés au ministère de l’Éducation postsecondaire, de l’Innovation et de la Technologie.
« Le budget est dénué de crédibilité et ne présente aucune vision, particulièrement en ce qui a trait à l’éducation postsecondaire », a déclaré Cindy Oliver, présidente de la Federation of Post-Secondary Educators of B.C. « Alors que tous les milieux, y compris le milieu des affaires, s’entendent sur la nécessité d’investir davantage dans l’éducation postsecondaire, ce budget prévoit non seulement une réduction des subventions d’exploitation, mais aussi une diminution des services de soutien aux étudiants et du financement des immobilisations dans nos établissements. »
Les opposants clament que le désinvestissement du gouvernement dans l’éducation postsecondaire aura de lourdes conséquences financières sur les étudiants actuels et ceux des prochaines générations.
« Le gouvernement provincial s’accroche au mythe voulant que la réduction des subventions d’exploitation des universités, des collèges et des autres établissements d’enseignement postsecondaire ne touchera pas les étudiants », d’affirmer Robert Clift, directeur général de la Confederation of University Faculty Associations of B.C. « Les étudiants paient déjà le prix du sous-financement des établissements d’enseignement, car ils n’ont pas accès aux mêmes services de soutien et possibilités d’apprentissage qu’auparavant. Ce sont encore eux qui feront les frais de ces nouvelles compressions. »
Les propositions visant à augmenter les droits de scolarité suscitent également bien des inquiétudes.
« La seule augmentation prévue dans le budget a trait aux revenus tirés des droits de scolarité. Ces revenus devraient augmenter de près de 100 millions de dollars au cours des trois prochaines années, ce qui rendra encore plus difficile l’accès à l’éducation postsecondaire », a souligné Mme Oliver.
Les opposants décrient également la nouvelle subvention à l’éducation et à la formation instituée par le gouvernement de la Colombie-Britannique, « une ruse cynique », selon M. Clift. En vertu de ce programme, le gouvernement déposera un montant unique de 1 200 $ dans un régime enregistré d’épargne-étude souscrit pour les enfants de six ans et plus.
M. Clift soutient « qu’à partir des chiffres donnés par le gouvernement, il y a un écart de 466 $ entre les droits de scolarité incorporant la hausse et la contribution publique. Sur la base de chiffres plus réalistes, l’écart est plutôt de 819 $ ».
Pour sa part, Mme Oliver se dit préoccupée : « si c’est la vision de l’avenir de la première ministre Christy Clark, les étudiants, les enseignants et les communautés de la province ont de quoi s’inquiéter ».