[Photo courtoisie de Western Law]
Craignant l’intimidation et les représailles, l’avocate Anna Dolidze a quitté sa Géorgie natale, ce qui l’a conduite vers une succession de « premières » et une nouvelle carrière de professeure à l’Université Western, non sans un peu d’aide bienveillante en cours de route.
Grâce au réseau Scholars at Risk (SAR), un organisme international qui s’emploie à fournir à des universitaires-chercheurs en danger un endroit sûr où pouvoir travailler temporairement, Mme Dolidze a pu bénéficier d’une bourse « Podell Global Scholar », en 2007 à la New York University, après avoir quitté la Géorgie.
En 2012, elle a été la première « universitaire en danger » à être accueillie à l’Université Western. Le poste de durée déterminée qu’on lui a confié à la faculté de droit a récemment été converti en poste menant à la permanence. Elle y enseigne le droit des biens et de la propriété ainsi que le droit international public. Il s’agissait de la première fois où un universitaire en danger est accueilli par une faculté de droit d’une université canadienne.
« Nous sommes heureux de la compter parmi nous », a déclaré Michael Lynk, professeur de droit à l’Université Western, lui qui est depuis longtemps un porte-drapeau du réseau SAR. « C’est une personne érudite qui nous arrive avec un passé qui force l’admiration; c’est le moins que l’on puisse dire. »
L’histoire d’Anna Dolidze a commencé il y a quelques années lorsque celle-ci, titulaire d’une maîtrise en droit de l’Université de Leiden (Pays-Bas), était présidente de l’Association des jeunes avocats de la Géorgie, un organisme de premier plan pour la défense des droits de la personne. À titre de critique des abus de pouvoir du gouvernement géorgien, Mme Dolidze a fait l’objet de menaces, ce qui l’a amenée à quitter son pays pour s’installer un temps à New York.
Depuis, outre son passage à la NYU, Mme Dolidze a pris part à un programme d’adjoints-stagiaires invités à la Columbia University. Elle a aussi approfondi ses connaissances en faisant un doctorat à la Cornell University. Elle est très reconnaissante envers les responsables du réseau SAR de lui avoir fourni des endroits sûrs et propices à la poursuite de son travail universitaire et le temps de rebâtir sa vie.
Le professeur Lynk décrit le programme Scholars at Risk comme « un engagement clair envers la liberté académique ».
« Lorsque des universitaires ne peuvent parler librement ou voient leur liberté de conscience menacée en raison de représailles politiques, il est de notre devoir, nous qui vi-vons dans un pays démocratique et qui chérissons la tolérance, de défendre les libertés civiles et la liberté académique de nos collègues ailleurs dans le monde », a-t-il expliqué.
Environ 250 établissements d’enseignement supérieur de 30 pays sont affiliés au réseau, dont 8 au Canada.