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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mai 2013

Manitoba : la moitié seulement de la hausse de financement promise

[Makaristos/Wikimedia]
[Makaristos/Wikimedia]
Le gouvernement du Manitoba ré­servait une surprise aux établissements d’enseignement postsecondaire en reniant, dans le budget provincial du 16 avril, sa promesse d’augmenter de 5 % leurs subventions de base.
     
En lieu et place, les établissements recevront la moitié du montant pré­vu, soit 2,5 %, la supposée dernière année d’un accord de financement triennal qui garantissait des augmentations annuelles de 5 % selon le budget de 2011 du gouvernement néo-démocrate.
     
Ces hausses amputées boulever­sent les prévisions financières que les établissements avaient établies en fonction d’une augmentation de 5 %. Le personnel et les étudiants, de leur côté, se demandent comment cet écart sera comblé.
     
« C’est décevant et je ne peux m’empêcher d’éprouver une certaine colère », a affirmé la présidente de l’University of Manitoba Faculty Association, Sharon Alward. « Tout le monde comptait sur ce 5 % et l’université devra manifestement faire des choix. »
     
Le recteur de l’Université du Ma­nitoba, David Barnard, a déclaré qu’« un réaménagement des plans financiers » était déjà en cours.
     
« Dans le cadre de l’exercice de planification stratégique des res­sources de l’université, nous avons demandé aux facultés de prévoir des réductions budgétaires de 3 % à 5 %. Les facultés ont déposé leurs projets de budget plus tôt cette année », selon un communiqué de l’université.
     
« Les prochaines étapes consisteront à (…) déterminer des réductions possibles à partir des propositions des facultés. Le conseil des gouverneurs sera saisi d’un budget à son assemblée de mai. »
     
Les droits de scolarité au Manitoba sont indexés au coût de la vie, un plafond qui ne s’applique cependant pas aux étudiants étrangers, aux collèges ou aux « programmes professionnels », de sorte que les étudiants craignent une importante augmentation des droits de scolarité.

« Les universités et les collèges seront forcés d’équilibrer leur budget aux dépens des étudiants », a déclaré Bilan Arte, vice-présidente de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants du Manitoba. « Qu’il y ait hausse des droits de scolarité ou réduction dans les programmes, ce budget frappera de plein fouet les étudiants et la qualité de l’enseignement qu’ils reçoivent. »

Selon Mme Arte, « les programmes professionnels » sont définis de manière très générale et pourraient comprendre tous les programmes qui n’ont pas trait aux arts et à la science.

« Le plafond des droits de scolarité ne s’appliquerait donc pas aux programmes de droit, de mé­decine, de génie, de soins infirmiers et de travail social », a-t-elle ajouté.

L’Université de Winnipeg, qui avait déjà prévu un manque à gagner d’un million de dollars en te­nant compte de la hausse anti­cipée de 5 % de sa subvention de base, est maintenant confrontée à un gouffre budgétaire qui se creuse.

Selon l’aperçu budgétaire 2013-2014 de l’université préparé au dé­but de l’année dans le but de dégager ou de générer des produits d’ex­ploitation d’un million de dollars, « ce scénario accentue la pression sur l’université à l’effet de rationaliser ses activités. Il nous oblige à (…) (examiner) la prestation de nos programmes de premier cycle et des cycles supérieurs pour accroître notre efficience en matière d’utilisation des res­sources humaines et de nos espaces physiques ».

Le document suggère, entre autres façons de produire des recettes, « l’offre de l’expertise universitaire à des entités publiques et privées ».