Les Canadiens sont plus nombreux à croire que le gouvernement fédéral fait fausse route en matière de politique scientifique et de recherche, selon un
sondage d’opinion publique mené le mois dernier.
Il ressort également du sondage, réalisé par Harris/Décima à la demande de l’ACPPU, que 44 % des répondants n’ont aucune confiance envers l’approche stratégique du gouvernement conservateur en matière scientifique, tandis qu’un tiers d’entre eux l’appuie.
Toutefois, les Canadiens sont profondément en désaccord avec la politique gouvernementale en sciences de l’environnement. D’après la moitié des personnes interrogées, le gouvernement cherche activement à camoufler toute preuve du changement climatique, et six répondants sur dix croient que le gouvernement Harper fait passer les intérêts commerciaux avant les intérêts scientifiques.
De plus, les Canadiens se disent consternés par l’imposition d’un bâillon aux scientifiques fédéraux et par la fermeture récente et largement médiatisée de programmes de recherche comme celui de la Région des lacs expérimentaux dans le nord de l’Ontario.
Parmi les Canadiens qui sont au fait des allégations selon lesquelles Ottawa empêche indûment les scientifiques et chercheurs de parler de leurs travaux ou d’en publier les résultats sans autorisation préalable, 83 % croient que cette mesure est incorrecte.
En ce qui concerne les compressions appliquées récemment aux programmes de recherche, 37 % des personnes interrogées les jugent néfastes du fait qu’elles portent atteinte à des travaux scientifiques extrêmement importants, et la même proportion de répondants estime que le gouvernement essaie de museler la critique à l’égard de ses politiques.
Tout en décriant les actions du gouvernement fédéral sur les plans de la politique scientifique et du financement de la recherche, les Canadiens continuent de vouer une grande confiance à la communauté scientifique. Quant à savoir qui devrait décider du financement de la recherche, 63 % des répondants estiment que cette décision appartient aux chercheurs universitaires, et 10 %, à l’industrie. Selon un maigre 8 % des personnes interrogées, les décisions liées à l’importance scientifique des projets de recherche devraient relever du gouvernement.
Le sondage révèle également des changements dans le paysage politique actuel. Les libéraux fédéraux recueillent maintenant 32,6 % de la faveur populaire, dans la foulée de l’élection de Justin Trudeau à la tête de leur parti, tandis que le Parti conservateur se trouve quelques points derrière à 29,6 % et que le NPD est relégué au troisième rang avec 22,4 %.
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Les données du sondage Harris/Décima ont été recueillies au moyen d’entrevues téléphoniques auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 adultes canadiens. La collecte de données a eu lieu du 11 au 22 avril 2013 et la marge d’erreur est de 2,2 %, 19 fois sur 20.