Back to top

Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

octobre 2013

Le Collège King’s a bel et bien violé la liberté académique, conclut un comité d’enquête

L’ACPPU a rendu public le rapport d’un comité d’enquête sur les sanctions prises contre un professeur par l’administration du Collège universitaire King’s.

Le professeur Ken Luckhardt s’était vu interdire l’accès au campus après qu’il eut envoyé, une fois à la retraite, une lettre au principal et au doyen des affaires académi­ques dans laquelle il leur faisait part de ses graves préoccupations au sujet du programme d’études dont il avait fait partie.

Dans son rapport, le comité d’enquête conclut que le principal et le doyen ont agi de manière inappropriée en divulguant la correspondance personnelle reçue de M. Luckhardt. Il juge que leur geste a causé des difficultés à d’autres membres du corps professoral et créé un climat peu propice aux critiques du personnel à l’endroit des administrateurs, même dans des communications privées. Enfin, le comité considère que la liberté académique de M. Luckhardt a été violée.

Le rapport recommande premièrement que l’interdiction d’accès soit levée. Deu­x­ièmement, il recommande que le professeur Luckhardt soit invité à soumettre une version révisée de sa critique du programme, c’est-à-dire expurgée des commentaires formulés originalement au sujet d’ex-collègues. Enfin, il renferme deux recommandations de nature administrative. D’abord, que l’administration et l’association de professeurs revoient ensemble la politique du Collège en matière de harcèlement et de discrimination afin de dégager un juste équilibre entre les droits à la liberté académique et la politique institutionnelle en matière de harcèlement. Ensuite, que la communauté académique du Collège établisse un ensemble de politiques et de lignes directrices alignées sur une conduite professionnelle appropriée et les meilleures pratiques concernant la divulgation, par l’administration, d’informations privées et confidentielles.

Le comité d’enquête spécial était composé d’Albert Katz, professeur au département de psychologie de l’Université Western, et de Jonathan Haxell, professeur au département d’archéologie et d’études classiques de l’Université Wilfrid-Laurier.