Le gouvernement du Nouveau-Brunswick accorde une augmentation du financement des universités dans le cadre d'une entente de deux ans. [Rick Harris / Wikimedia]
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a annoncé une augmentation annuelle de 2 % du financement des universités, dans le cadre d’une entente pluriannuelle qui constitue une première dans la province.
Il faisait ainsi état d’un engagement financier avant son budget annuel, une autre première, facilitant la tâche de planification budgétaire des administrateurs universitaires.
Jean Sauvageau, président de la Fédération des associations de professeures et professeurs du Nouveau-Brunswick, a souligné qu’une entente de deux ans est, par définition, la « plus courte entente pluriannuelle possible » qui est loin de procurer la stabilité d’une entente à plus long terme.
Les ententes de quatre ans qu’avait promises le premier ministre David Alward durant la campagne électorale il y a trois ans ne se sont jamais matérialisées.
M. Sauvageau concède cependant que l’accord de deux ans annoncé par voie de communiqué le 30 octobre constitue une amélioration par rapport aux subventions annuelles, et qu’il « arrive au bon moment ».
Selon lui, les annonces relatives au financement « arrivent généralement très, très tard dans l’année. Cette année, au contraire, les universités pourront planifier leurs budgets durant l’hiver. Nous espérons que ce sera une expérience fructueuse. »
Par ailleurs, le plan de financement gouvernemental impose à toutes les universités de la province un plafond de 3 %, pour les trois prochaines années, sur les hausses des droits de scolarité.
L’annonce d’octobre faisait suite à un accord distinct sur le financement et les droits de scolarité conclu avec l’Université St. Thomas en réponse à ses « besoins propres ». Établissant une nouvelle grille des droits de scolarité pour cinq ans, l’accord prévoit l’annulation d’une hausse des droits de scolarité et le remboursement de quelque 200 $ aux étudiants.
L’annonce contenait toutefois un point préoccupant : les universités « devront collaborer à l’amélioration continue et rendre compte au gouvernement de la façon dont elles dépensent les fonds (…) de sorte qu’elles répondent de l’augmentation de leurs subventions de fonctionnement ».
Selon M. Sauvageau, cet énoncé n’est pas très limpide, mais des exigences comptables strictes constitueraient une contrepartie fort onéreuse à la sécurité qu’offre une entente de financement de deux ans.
« De nombreuses questions demeurent en suspens », dit-il. « Chaque fois qu’il y a soupçon d’atteinte à l’autonomie de décision, il y a probabilité d’érosion de la liberté académique et de l’autonomie de l’établissement d’enseignement. »