Dans le cadre d'un accord de partenariat conclu avec la National Association of Graduate Teachers du Ghana, l'ACPPU a organisé, le mois dernier à Accra, un atelier de formation syndicale. Les participants ont pu y acquérir l'expertise et la confiance nécessaires pour oeuvrer dans le cadre juridique régissant les relations industrielles au Ghana, de même qu'une meilleure compréhension du rôle d'un dirigeant syndical.
Trente dirigeants nationaux et régionaux du syndicat d’enseignants diplômés au Ghana ont assisté à une grande première le mois dernier : un atelier de formation syndicale organisé à Accra par l’ACPPU.
Étalé sur deux jours, l’atelier était le dernier des nombreux projets parrainés conjointement par l’ACPPU et la National Association of Graduate Teachers (NAGRAT) depuis la conclusion d’un accord de partenariat de solidarité en 2011.
« Nous sommes très heureux d’avoir pu compter sur le concours de l’ACPPU pour bâtir notre capacité et notre force, afin de donner aux professeurs et aux chargés de cours au Ghana un outil pour se faire entendre avec plus de clarté et de vigueur », a déclaré le président de la NAGRAT, Christian Addai-Poku, dans son mot de bienvenue.
David Robinson, directeur général associé de l’ACPPU, a raconté que l’idée de l’atelier était venue des dirigeants de la NAGRAT, qui étaient préoccupés par le peu de formation offerte aux nouveaux dirigeants élus.
« Nous avons modelé l’atelier exclusivement sur les besoins de la NAGRAT », a-t-il affirmé. « Un membre de la direction nationale de la NAGRAT ou un expert local a présenté chaque séance, dans le but de susciter le plus possible d’échanges de vues et de discussions. »
Les participants ont écouté des exposés sur l’histoire de la NAGRAT et sur les fonctions ainsi que les responsabilités dévolues aux dirigeants régionaux et nationaux. Ils ont discuté du cadre juridique régissant les relations industrielles au Ghana et débattu des principaux enjeux politiques tels le financement et la privatisation de l’éducation.
Pour sa part, le vice-président du syndicat, Eric Angel Carbonu, a lancé une mise en garde. « La multiplication des établissements d’enseignement privés est une véritable épée de Damoclès sur la qualité de l’éducation au Ghana et sur la NAGRAT même. Nous devons trouver comment défendre plus efficacement une éducation publique de qualité et mobiliser nos membres pour qu’ils aillent diffuser notre message jusque dans les coins les plus reculés du pays. »
Un volet de l’atelier a porté sur l’inclusion dans les syndicats, plus précisément sur l’attribution de pouvoirs de direction à des femmes au sein de la NAGRAT. Les participants ont recommandé l’élaboration d’un programme de formation distinct sur l’équité entre les hommes et les femmes.
« Au Ghana, mais aussi dans tout le continent africain, les femmes se heurtent à une foule d’obstacles lorsqu’elles souhaitent participer aux activités syndicales », a soutenu Assibi Napoe, directrice du bureau de l’Internationale de l’Éducation pour la région de l’Afrique. « Il est impossible de bâtir un syndicat fort en écartant ou en marginalisant la majeure partie de nos sociétés et la majorité de nos membres, des femmes en l’occurrence. »
« Nous avons appris des choses importantes et échangé beaucoup d’idées », a déclaré M. Addai-Poku aux participants au moment de mettre fin à l’atelier. « Nous devons maintenant mettre à profit nos nouvelles connaissances dans nos régions respectives et nous en inspirer dans nos actions pour dynamiser nos membres. »
La NAGRAT représente environ 22 000 professeures et professeurs qui travaillent dans des établissements d’enseignement au Ghana.