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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mars 2014

Budget de la C.-B. : aucun investissement dans l’éducation postsecondaire

[Ian Glover / Flickr]
[Ian Glover / Flickr]
Le ministre des Finances de la Colombie-Bri­tannique, Mike de Jong, a peut-être qualifié son récent budget d’« ennuyant et équilibré » et de « plan adéquat pour la province », mais ses détracteurs parlent plutôt d’un plan néfaste et dénué de vision pour l’éducation postsecondaire dans la province.

« Ces trois prochaines années, les subventions de fonctionnement octroyées aux établissements postsecondaires diminueront de quelque 50 millions de dollars », a déclaré Cindy Oliver, présidente de la Federation of Post-Secondary Educators of BC.

Mme Oliver soutient que cette tendance au sous-financement de l’enseignement postsecondaire s’observe depuis une décennie, alors que les subventions de fonctionnement par étudiant ne cessent de décliner tant en termes absolus que relatifs.

« Les subventions de fonctionnement par étudiant auront chuté de plus de 20 % en termes réels entre 2001 et 2016, soit à partir du moment où les libéraux provinciaux ont pris le pouvoir et amorcé la refonte du financement de base versé par le trésor provincial à nos établissements », a-t-elle ajouté.

« Difficile de comprendre comment le gouvernement entend favoriser le développement de l’éducation postsecondaire avec le régime financier qu’il met en place dans ce budget. »

Robert Clift, directeur général de la Con­federation of University Faculty Associations of BC, signale que le budget lèse les étudiants et leur famille à un moment où le gouvernement devrait accroître ses investissements dans les universités et la recherche.

D’après lui, la province subit « l’exode de ses meilleurs talents » du fait qu’elle ne finance pas, pour les études supérieures, de programme de bourses comme ceux qui existent en Alberta, en Ontario, au Québec et au Manitoba.

« Elles offrent des bourses d’études et de recherche aux étudiants de haut calibre. Ces bourses sont des incitatifs financiers qui permettent d’attirer et de garder dans la province les meilleurs et plus intelligents étudiants », a-t-il dit.

Bien que le gouvernement prévoie une hausse « constante et importante » des inscriptions d’ici 2016, de sorte que celles-ci passeraient de quelque 100 000 à 140 000, il y aura parallèlement une diminution des places financées dans les établissements de la C.-B. qui passeraient de 206 000 à 201 000.

Ces chiffres, jumelés à la hausse vertigineuse des droits de scolarité, dénotent une incontestable « érosion de l’abordabilité et de l’accessibilité », a prévenu Mme Oliver.

Les recettes provenant des droits de sco­la­rité devraient normalement augmenter de plus de 100 millions de dollars au cours des trois prochaines années. « L’abordabilité de­meure l’un des principaux défis des étudiants de l’enseignement postsecondaire en C.-B. », a-t-elle indiqué.

Pour Jenelle Davies, présidente de la section de la C.-B. de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, le budget du 17 février est décevant, car il ne contient aucun plan pour améliorer l’accessibilité aux études postsecondaires et leur abordabilité.

« Les étudiants de la C.-B. sont les plus endettés du pays au terme de leurs études (…) les hausses successives des droits de scola­rité et la réduction du financement des dix der­nières années montrent que le gouvernement n’entend pas affecter de ressources ou éta­b­lir de plan afin de réduire l’endettement des étudiants », a-t-elle dit. « Avec le budget de 2014, l’éducation postsecondaire est de plus en plus hors de portée pour les jeunes de la C.-B. »

Les étudiants revendiquent une augmentation du financement octroyé aux collèges et aux universités, une réduction des droits de scolarité, l’élimination des intérêts des prêts étudiants, ainsi que la réintroduction du programme d’aide financière fondée sur les besoins.

« La C.-B. offre le plus faible montant d’aide financière non remboursable parmi les provinces canadiennes », a déclaré Mme Davies. « En matière d’aide financière, non seulement les étudiants ne peuvent-ils compter que sur les prêts étudiants, mais le taux d’intérêt as­sorti à ces prêts est le plus haut au pays. »