Warren Steele, professeur adjoint à l’Université Western, en a assez d’être tenu pour acquis et exploité. Le vendredi 7 mars, le membre contractuel du personnel académique a décidé d’en parler sur Twitter.
M. Steele, qui enseigne à la faculté des communications et des études médiatiques, s’est joint, avec de nombreux collègues et étudiants, à un mouvement d’occupation du compte Twitter officiel de la Journée du fondateur de l’université #since1878.
« Je suis professeur à temps partiel depuis six ans et je touche un salaire de crève-faim. #since1878 #purpleandproud », a-t-il publié sur Twitter.
Le compte Twitter de la Journée du fondateur a été créé dans le but de promouvoir l’anniversaire, l’histoire et la culture de l’Université Western.
« J’y voyais un immense courant de sympathie », a dit M. Steele. « J’ai senti la nécessité de présenter l’autre côté de la médaille, celui de l’exploitation. C’est pourquoi j’ai publié un message. Les propos tenus étaient en général sans substance et peu éclairés. J’ai voulu lever le voile. »
Et il n’est pas le seul. D’autres chargés d’enseignement non permanents et des étudiants ont glissé leurs messages de protestation parmi la kyrielle de manifestations de sympathie sur Twitter.
Le personnel académique contractuel assume une part grandissante de la charge d’enseignement au premier cycle dans les universités et collèges du Canada, mais leurs piètres conditions de travail demeurent méconnues.
M. Steele, qui donne quatre cours par année, a gagné l’an dernier 25 650 $. Il dit que les commentaires positifs reçus de nombreux collègues et étudiants l’encouragent. Le mouvement d’occupation du compte Twitter a fait les manchettes du journal étudiant The Gazette.
« Pour moi, c’est un succès », a déclaré M. Steele. « Dans les commentaires faisant suite aux articles, une conversation sur ces enjeux est en cours. Les étudiants des facultés des arts et sciences humaines, et des sciences font état de leurs propres conditions de travail. C’est, à mon avis, absolument essentiel. »