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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mars 2014

Un rapport sur les charges d’enseignement des professeurs ontariens est controversé

[Clerkenwell / VETTA / Getty images]
[Clerkenwell / VETTA / Getty images]
Un nouveau rapport controversé soutient qu’un peu moins de 20 % des professeurs en Ontario ne sont pas actifs dans le domaine de la recherche et que, par conséquent, il faudrait doubler leur charge d’enseignement.

Publié en mars par le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur sous le titre Charges d’enseignement et résultats de recherche du corps professoral des universités de l’Ontario : répercussions sur la productivité et la différenciation, le rapport présente les conclusions d’une étude visant à déterminer, à partir de données tirées des sites web de dix universités de la province, le nombre de cours enseignés par les professeurs permanents ou en voie d’obtenir leur permanence dans les départements de chimie, d’économie et de philosophie, et à évaluer l’impact de leurs travaux de recherche sur la base d’indices de citation.

Les auteurs évaluent qu’en moyenne, un professeur en Ontario enseigne seulement trois cours par an et « qu’environ 19 % des membres permanents et en voie d’obtenir la permanence du corps professoral des départements d’économie et de chimie (de 10 universités ontariennes) n’ont fait aucune contribution récente à des publications savantes ou à des résultats de recherche ».

Ils concluent que le système universitaire ontarien serait plus productif et efficient si les membres du corps professoral qui ne contribuent pas activement aux résultats de recherche compensaient en augmentant leur charge d’enseignement à deux fois celle de leurs collègues actifs en recherche, jusqu’à consacrer 80 % de leur temps à l’enseignement et 20 %, au service.

Le directeur général de l’ACPPU, James Turk, qualifie la méthodologie de l’étude de « simpliste » et affirme que ses conclusions ne sont pas fondées.

« On ne peut pas ramener le temps d’enseignement des professeurs à un nombre de cours affichés sur les sites web des universités », a-t-il déclaré. « C’est une méthode déficiente, car elle ne tient pas compte du temps consacré aux travaux de laboratoire, aux séminaires, à l’aide aux étudiants qui envoient des courriels ou se présentent à leur bureau, à la préparation et à la correction, sans parler de la conception de programmes et de cours nouveaux. »

Kate Lawson, présidente de l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario, s’est mon­trée très critique envers le rapport dont les conclusions, à son avis, ne sont pas fondées.

« Le rapport présente des recommandations sur la charge d’enseignement du corps professoral qui ne tiennent pas la route à la lumière des faits présentés dans ses pages », a-t-elle affirmé.

Mme Lawson dit que l’Union est prête à discuter sérieusement de la qualité de l’enseignement universitaire, mais elle ajoute qu’avec son rapport, « le Conseil ne fait malheureusement pas avancer les choses. »

M. Turk conteste également le postulat de l’étude selon lequel les indices de citation sont une mesure appropriée de la productivité en recherche du corps professoral.

Il a précisé que la plupart des études sérieuses sur les charges de travail des professeurs leur attribuent généralement une semaine de travail de 60 heures.