Le recteur Robert Campbell quitte l’auditorium Wu à la suite des autres dirigeants de l’Université Mount Allison après avoir ajourné une réunion du conseil du personnel académique le 3 avril. Dans un geste de protestation, les membres du personnel présents sont restés sur place et ont voté à 60 contre 1 en faveur d’une motion de blâme à l’endroit du recteur Campbell et de la vice-rectrice Karent Grant. [Richard Kent / The Argosy]
Les récents votes de blâme tant à l’Université Mount Allison qu’à l’Université du Nouveau-Brunswick témoignent éloquemment de la frustration du personnel académique et de sa réprobation croissante contre le manque de transparence et de respect envers le personnel et les « années de mauvaise gestion » au sein des facultés et écoles.
« Notre établissement est poussé au bord du gouffre », a dit Miriam Jones, présidente de l’association du personnel académique de l’Université du Nouveau-Brunswick. « Les bâtiments tombent en ruines et les salaires du personnel académique sont, en moyenne, de 12 % inférieurs à ceux de leurs homologues dans des établissements de taille moyenne similaires. »
Selon Mme Jones, les états financiers dévoilés en réponse aux demandes d’accès à l’information sont « révélateurs ». Ils montrent que pour 11 des 12 dernières années, alors que le personnel académique et de soutien subissait des coupes, l’université bouclait un budget excédentaire et « mettait de côté » des millions de dollars dans une panoplie de comptes avec restrictions.
Les facultés des arts, du commerce, de l’éducation et du génie de l’UNB ont toutes adopté une motion de blâme ou émis une déclaration de doléances à l’endroit du recteur Eddy Campbell et de la haute direction de l’établissement.
De son côté, le conseil du personnel académique à l’Université Mount Allison a voté à 60 contre 1 en faveur d’une motion de blâme à l’endroit du recteur Robert Campbell et de la vice-rectrice Karen Grant pour leur manque de leadership académique.
La motion vise l’absence de transparence, le mépris envers la collégialité et les principes académiques, et le manque de respect à l’endroit du corps professoral et des bibliothécaires. En outre, elle dénonce spécifiquement « l’échec à soutenir la mission académique de l’université en manquant à leur responsabilité de pourvoir adéquatement les postes devenus vacants ».
Les votes à l’UNB, qui n’ont pas été encouragés par l’AUNBT, mais par des individus que Mme Jones qualifie d’« exaspérés et voulant que les choses changent », sont non contraignants. Ils visent à faire pression sur l’administration pour qu’elle apporte des changements qui amélioreraient la gestion de l’établissement.
« C’est une initiative qui émane des membres du personnel et il est très emballant de les voir exiger des comptes », a dit Mme Jones.
Eddy Campbell a répondu publiquement qu’il ne démissionnerait pas malgré ce véhément étalage de défiance, et attribue ces remous à un manque de communication.
« C’est jeter de l’huile sur le feu », a ajouté Mme Jones. « Le véritable problème n’est pas le manque de communication. C’est leur façon de gérer l’université. Nous ne voulons pas qu’ils nous disent à quel point ils gèrent mal. Nous voulons qu’ils cessent de le faire et qu’ils aillent de l’avant en toute transparence. »