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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mai 2014

Nouvelle-Écosse : le budget vivement critiqué

Siège de l'Assemblée législative à Halifax — Dans le cadre de son plan d'action du printemps, le gouvernement McNeil a déposé en avril un premier budget décevant qui, selon les critiques, confirme la tendance à négliger le secteur de l'éducation postsecondaire de la province. [Charles Hoffman / Flickr]
Siège de l'Assemblée législative à Halifax — Dans le cadre de son plan d'action du printemps, le gouvernement McNeil a déposé en avril un premier budget décevant qui, selon les critiques, confirme la tendance à négliger le secteur de l'éducation postsecondaire de la province. [Charles Hoffman / Flickr]
Le gouvernement libéral de la Nouvelle-Écosse dirigé par le premier ministre Stephen McNeil s’est souvent fait le chantre des établissements d’enseignement postsecondaire. Or, ses détracteurs l’accusent aujourd’hui d’avoir livré un budget « en contradiction directe » avec sa position habituelle.

L’augmentation d’un maigre point de pourcentage des subventions de fonctionnement consentie aux universités dans le plan budgétaire de la province présenté le 3 avril dernier « n’est pas suffisante pour couvrir l’inflation, de sorte que les coûts dépassent le financement reçu », a déclaré Chris Ferns, président de l’association des professeurs d’université de la Nouvelle-Écosse.

Celui-ci est d’avis que le système est aux prises avec « de graves problèmes structurels ». Il souligne l’érosion régulière du financement public depuis les années 1990, et particulièrement les compressions des trois dernières années, de l’ordre de 3,3 et 4 %, négociées par l’ancien gouvernement NPD avec les administrateurs des établissements.

Le nouveau gouvernement a eu beau claironner que son premier budget « reflétera la valeur des établissements d’enseignement postsecondaire et de leurs diplômés », mais M. Ferns se demande pourquoi ces belles intentions n’ont pas été suivies de plus d’engagements, « si l’enseignement postsecondaire est une ressource aussi précieuse qu’ils le prétendent ».

« Dans le contexte actuel, les emplois occasionnels se multiplieront dans le milieu académique. La qualité de l’éducation se détériorera et les conflits de travail seront probablement plus nombreux, car les organes constituants de nos universités entreront dans une course au financement pour obtenir une part d’un gâteau de plus en plus petit », prévient-il.

Il ajoute que les étudiants ne sont pas mieux lotis, eux qui font face à une hausse de 3 % de leurs frais de scolarité, « ce qui représente jusqu’à 12 % d’augmentation pour les quatre dernières années ».

Dans le nouveau budget, les étudiants n’auront plus à acquitter l’intérêt exigé sur la portion provinciale de leur prêt d’études, s’ils sont admissibles et ont commencé à rembourser leur prêt en date du 1er novembre 2007.

M. Ferns salue cette mesure, mais s’interroge sur sa valeur réelle. « Étant donné les critères d’admissibilité, on ne sait pas trop à quel point cela est plus avantageux que le crédit d’impôt pour la ré­tention des diplômés (supprimé dernièrement) ».

Les étudiants à l’université admissibles avaient droit à un crédit annuel de 2 500 $ pendant les sept ans suivant l’année d’obtention de leur diplôme afin de les inciter à ne pas quitter la province.

Le budget libéral prévoit un déficit de 279 millions de dollars en 2014-2015, et la dette nette devrait être portée à 14,6 milliards de dollars.

L’endettement demeure également une question importante pour plusieurs universités de la province. C’est « un problème fundamental qui découle d’investissements irres­ponsables dans de nouvelles installations sans qu’on ait planifié de sources de financement », selon M. Ferns.