Une coalition formée de professeurs, d’étudiants et d’employés de soutien des universités de la Nouvelle-Écosse revendique le droit de se faire entendre au même titre que les universités lors des discussions prochaines qui définiront l’orientation de l’éducation postsecondaire dans la province au cours des prochaines années.
« Nous sommes tous sur la même longueur d’onde : le modèle de gestionnariat d’entreprise proposé n’est pas adapté au milieu universitaire », a déclaré Marc Lamoureux, président de l’Association des professeurs/professeures de la Nouvelle-Écosse (ANSUT), l’une des nombreuses parties au sein de la coalition de l’éducation postsecondaire en Nouvelle-Écosse.
La ministre du Travail et de l’Éducation postsecondaire, Kelly Regan, a annoncé le 8 octobre dernier que la série de consultations sur « l’avenir du système universitaire provincial » servirait de canevas à un « énoncé de vision sur l’orientation stratégique à long terme des universités néo-écossaises et au prochain protocole d’entente avec les universités. »
Cette annonce suit la publication, plus tôt cette année, du rapport Ivany sur le redressement des perspectives économiques de la province.
D’après M. Lamoureux, le gouvernement a déterminé les groupes qui seront invités aux consultations. L’ANSUT a déjà rencontré les responsables pour leur faire part des observations de la coalition.
Il se dit préoccupé par le manque de transparence ou d’inclusion de la démarche consultative, et par le fait que les conclusions ne seront pas rendues publiques, même si les opinions recueillies sont censées nourrir la réflexion en vue de l’élaboration du nouveau protocole d’entente prévue au début de 2015.
« D’une part, c’est la première fois qu’il y a des consultations publiques. C’est donc positif. Mais s’agit-il simplement d’un exercice bidon, pour pouvoir ensuite dire “nous avons consulté"? Nous devons parler de réformes, et tous les principaux intervenants doivent discuter ensemble de financement durable, d’une meilleure gestion du système, etc. »
On ne sait pas très bien qui prendra part aux réunions. M. Lamoureux déclare que le manque de représentation aux discussions, un problème récurrent, demeure au centre des préoccupations de la coalition. Jusqu’ici, les négociations des protocoles d’entente entre le gouvernement et les universités ont été en grande partie menées à huis clos.
Il avance que la coalition a présenté aux divers gouvernements qui se sont succédé à la tête de la province les résultats de ses sondages réalisés en 2005, 2007, 2010 et 2014, et qui démontrent que l’appui du public à l’égard d’un système d’éducation postsecondaire suffisamment financé, dont l’orientation est définie avec le concours judicieux du corps professoral, des étudiants et du personnel, est solide et ne se dément pas.
« Qui devrait parler de l’éducation postsecondaire? Nous pensons que les recteurs ne devraient pas être les seuls à le faire. Leurs priorités sont différentes des nôtres et, franchement, certains administrateurs gèrent très mal les finances et les ressources des universités », soutient M. Lamoureux.
C’est en Nouvelle-Écosse que l’on trouve le plus grand nombre d’universités par habitant au pays.
M. Lamoureux reconnaît que nombre d’universités ont été critiquées pour leur endettement et des dépenses administratives douteuses, mais il rappelle le rapport Ivany, qui présente les établissements d’enseignement postsecondaire provinciaux comme les locomotives des changements cruciaux pour accroître la viabilité économique de la province.
« Mais cela ne se fera pas en coupant les vivres au système. Voilà pourquoi nous demanderons encore et encore à rencontrer la ministre. Nous ferons entendre notre voix. »