Devant les affirmations soutenues de l’Université de Moncton disant qu’elle ne détient pas les moyens financiers adéquats ni pour maintenir ses programmes et postes réguliers de professeurs, ni pour enrayer la hausse annuelle des frais universitaires, la Fédération des étudiantes et étudiants du Campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM) et l’Association des bibliothécaires, professeures et professeurs de l’Université de Moncton (ABPPUM) font front commun pour dénoncer la réduction du corps professoral régulier et l’augmentation continuelle des frais universitaires, et pour exiger un examen indépendant des infrastructures administratives de l’Université qui, elles, semblent invulnérables au climat d’austérité économique imposé aux étudiants et au personnel académique.
Dans un communiqué publié le 15 décembre, Moncef Lakouas, président de la FÉÉCUM, s’interroge à savoir pourquoi les membres de la communauté universitaire doivent se serrer la ceinture alors que l’Université continue d’investir dans sa structure administrative : « On se demande s’il est légitime pour une université de notre taille d’avoir autant de vice-rectorats, par exemple. »
Selon lui, le récent ajout d’un vice-rectorat à l’appareil administratif de l’Université est irresponsable dans le contexte financier présent, surtout quand il s’additionne aux rentes supplémentaires accordées à son ancien recteur, et à la création d’un nouveau poste de directeur des communications et du maketing juste avant un gel des embauches pour l’ensemble de l’établissement.
La présidente de l’ABPPUM, Marie-Noëlle Ryan, abonde dans le même sens : « Le coeur d’une université, ce qui fait sa réputation, est la qualité de son corps professoral, qui garantit la qualité des diplômes et de l’expérience étudiante. Le voilà le meilleur agent de recrutement! »
Elle condamne le fait que l’Université de Moncton continue de dépenser en marketing tout en augmentant la facture des étudiants et en réduisant la qualité de l’enseignement. « Trouvez l’erreur! » ajoute-t-elle.
Les deux associations sont unanimes à réclamer un examen indépendant de la lourde structure administrative afin d’éclairer la population sur les choix faits par l’établissement.
« Il est grand temps que l’Université ouvre ses livres en toute transparence et démontre que l’argent des contribuables est dépensé efficacement et dans l’intérêt de la société acadienne et des francophones du Nouveau-Brunswick », déclare le président de la Fédération étudiante.