Comment seraient les universités et collèges américains sans les chargés de cours, ces membres du personnel académique parfaitement compétents embauchés pour donner certains cours ou à titre temporaire? La réponse est simple : « vides ». En effet, la majorité des cours dans les universités et collèges aux États-Unis sont donnés par du personnel académique contractuel.
Les campus américains pourraient avoir l’air vacants le 25 février, alors que les chargés de cours sont encouragés à simuler un débrayage à l’occasion de la National Adjunct Action Week (Semaine nationale d’action des chargés de cours) du 23 au 27 février. Au moyen de blogues, de Facebook et de Twitter (mot-clic #NAWD), les organisateurs exhortent les chargés de cours à se manifester et à planifier diverses formes d’actions de solidarité pour défendre les intérêts du personnel académique contractuel. Selon toute probabilité, ils seront nombreux à le faire, le mouvement ne cessant de gagner en popularité. Le site Web Inside Higher Education relatait le 27 janvier que « des collègues titulaires d’un poste conduisant à la permanence commencent à se joindre au mouvement, ainsi que des chargés de cours canadiens ».
Au Canada, environ le tiers des membres du personnel académique sont embauchés à titre de chargés de cours ou pour une durée déterminée. Ces postes sont souvent rémunérés inadéquatement et pour la seule tâche d’enseignement. La précarisation du travail universitaire s’inscrit dans la tendance selon laquelle, au sein de l’économie canadienne, les employeurs remplacent des postes permanents et à temps plein par des postes occasionnels et à temps partiel assortis d’une rémunération inférieure et de peu ou pas d’avantages sociaux.
Des milliers de professeurs sont privés chaque année de la possibilité de participer à tous les aspects du travail universitaire — bourse de recherche, enseignement et service à la communauté — et de la rémunération qui l’accompagne. Cette pratique a de lourdes conséquences non seulement sur le personnel académique contractuel, mais aussi sur les étudiantes et étudiants, le personnel académique permanent et le système universitaire dans son ensemble.
L’ACPPU préconise un traitement équitable pour tous les membres du personnel académique quels que soient leurs états de service, y compris la rémunération des activités de recherche et de service pour toutes les affectations à l’enseignement calculée au prorata de la rémunération d’un poste permanent. La permanence et la liberté académique, les activités de recherche, d’enseignement et de service, la pleine participation à la gouvernance de l’établissement, une juste rémunération et de bonnes conditions de travail sont autant de conditions essentielles à la prestation, par le personnel académique, d’une éducation postsecondaire de qualité.
L’ACPPU offre son soutien à ses homologues américains à l’occasion de la journée nationale de débrayage prévue dans le cadre de la National Adjunct Action Week. D’ici là, pourquoi ne prendriez-vous pas un café avec un chargé de cours de votre département afin de mieux connaître ses conditions de travail dans votre établissement?
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Article rédigé par le Comité du personnel académique contractuel de l’ACPPU.