Des années de lutte pour se syndiquer. Dix mois d’intenses négociations. Une séance de conciliation, le 10 décembre dernier, de douze heures au ministère du Travail. Les boursiers postdoctoraux de l’Université de Toronto ont enfin touché au but : ils ont ratifié leur première convention collective dans une proportion de 72 %.
« La convention améliore considérablement les conditions de travail des postdoctorants de l’Université de Toronto », a déclaré Supriya Syal, vice-présidente sortante de la section locale 3902 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les 800 postdoctorants rémunérés par l’université et visés par la convention. « Elle jette de solides bases pour les futures conventions collectives qui seront conclues à l’Université de Toronto et devrait relever les normes au pays. »
Sur le plan pécuniaire, les postdoctorants verront leur salaire de base augmenter de 3 500 $ au cours des deux années de la convention et recevront des montants forfaitaires de 600 $ en 2015 et de 200 $ en 2016. Ils bénéficieront de congés payés supplémentaires. L’employeur haussera sa cotisation au régime de soins de santé et complétera les prestations de l’assurance-emploi de l’État auxquelles les postdoctorants et postdoctorantes sont admissibles durant un congé de maternité et un congé parental.
« Cette convention collective historique comporte des avantages pécuniaires immédiats pour les membres et place ceux-ci en position de force pour marquer d’autres points dans l’avenir. Mais elle contient aussi des gains non pécuniaires incontestables, comme des mesures de protection contre la précarité du travail académique des postdoctorants, et confère à ces derniers des droits et des protections dont jouissent déjà d’autres membres du personnel académique », ajoute Mme Syal.
Le vote de ratification clôt une longue marche entreprise il y a six ans, lorsque les postdoctorants ont amorcé une campagne de syndicalisation qui a déclenché une interminable bataille avec l’employeur, selon lequel les boursiers postdoctorants n’étaient pas des employés, mais des « stagiaires universitaires ». En 2012, la Commission des relations de travail de l’Ontario a rendu une décision établissant un précédent, en statuant que les postdoctorants de l’Université de Toronto étaient des employés et avaient, de ce fait, le droit de se syndiquer.
Les postdoctorants et les chargés de cours membres de la section locale 3902 du SCFP sont membres de l’ACPPU.
La convention prendra officiellement effet au cours des prochaines semaines après sa ratification par le conseil d’administration de l’université.