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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mars 2015

Le gouvernement de la C.-B. instaure des mesures budgétaires impopulaires

Le ministre des Finances de la Colombie-Britannique Mike de Jong déclare avoir réussi un « tour du chapeau » avec son budget déposé le 17 février dernier. Certes, le gouvernement libéral britanno colombien a atteint l’équilibre budgétaire pour la troisième année d’affilée. Mais il ne manque pas de personnes pour rétorquer que le budget est un miroir aux alouettes, car il privilégie des hausses des frais d’utilisation et des réductions d’impôt au lieu d’investissements plus que nécessaires dans l’éducation postsecondaire.

« En tenant compte de l’inflation et des compressions apportées récemment aux budgets des universités, les budgets de fonctionnement de base ont diminué, sur une base cumulative, de plus de 15 % au cours des 12 dernières années », a affirmé Doug Baer, président de la Confederation of University Faculty Associations of BC.

Il souligne qu’il est illusoire de penser que ce modèle de financement ne compromettra pas la qualité de l’éducation post­secondaire.

« La Colombie-Britannique doit faire preuve de leadership dans le recrutement et le maintien en fonction d’excellents professeurs et étudiants diplômés. Dans les faits, le gouvernement réduit le financement de base des universités et n’élabore aucune politique pour promouvoir et stimuler l’ex­cellence dans la recherche universitaire », ajoute M. Baer.

La Federation of Post-Secondary Educators (FPSE) a analysé le budget provincial et fait une découverte capitale. Le budget comporte cette année une autre compression de 14 millions de dollars des subventions de fonctionnement des établissements d’enseignement postsecondaire, mais prévoit une baisse de 3 % des inscriptions, qui passeraient de 207 000 étudiants équivalents temps plein en 2013-2014 à 201 000 en 2015-2016.

« Et pourtant, selon les estimations con­tenues dans le budget, les reve­nus tirés des frais de scolarité augmenteront de plus de 13 % », de dire la présidente de la FPSE Cindy Oliver. « Autrement dit, il est de plus en plus difficile aujourd’hui de faire des études à un coût abordable. »

Elle constate également que les obstacles financiers que doivent surmonter les étudiants vont à l’encontre des priorités du programme d’emplois mis en place par la province pour améliorer les compétences et accroître les possibilités d’apprentissage.

Les étudiants ont violemment attaqué les libéraux et leur intention d’augmenter les frais de scolarité au niveau postsecondaire.

Zach Crispin, président de la section de la Colombie-Britannique de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, a soutenu que les nouvelles hausses annoncées dans le dernier budget ne feraient qu’accentuer la colère que les étudiants éprouvent déjà à l’endroit du gouvernement qui, en décem­bre dernier, a changé son fusil d’épaule au sujet de la gratuité de l’éducation de base des adultes.

Selon M. Crispin, on estime que l’of­fre à l’échelle provinciale de programmes de perfectionnement gratuits, comme les cours de langues, coûterait moins de 20 millions de dollars.

« C’est peu, au bout du compte, pour l’ensemble de la province », a-t-il déclaré. «  La Colombie-Britannique dispose d’un excédent budgétaire. Rien ne justifie la décision de sabrer le financement de l’éducation de base des adultes et de demander aux étudiants et à leurs familles d’augmenter leur contribution. »

Le gouvernement libéral n’en démord pas : la discipline budgétaire et une gestion prudente des fonds publics sont les seuls moyens de ne pas sombrer dans le rouge. Il en veut pour preuve les excédents modestes prévus pour chacune des trois prochaines années.

Ce qui ne l’empêchera pas d’éliminer la surtaxe imposée aux travailleurs qui gagnent plus de 150 000 $ par an, une mesure qui lui fera perdre plus de 200 millions de dollars en recettes fiscales, selon M. Baer.

« Entre l’éducation postsecondaire qui est de plus en plus une nécessité dans le con­texte économique actuel et une taxe qui frappe les Britanno-Colombiens les plus riches, le gouvernement a simplement fait le mauvais choix », con­clut-il.